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DU GOLFE DE GASCOGNE.
SUR LES DUNES
M. Lavai, leur avancement annuel ne dépasserait pas 5 mètres. Cette différence dans la vitesse de marche de dunes situées dans une même section de la chaîne est en rapport avec la différence de volume, et si le volume est exactement dans une proportion inverse de la vitesse , les vallées longitudinales devront conserver la même largeur. Il y aurait au contraire empiétement des sables sur les vallées et diminution de leur largeur, si de la côte vers l'intérieur des terres la masse des dunes ne s'accroissait pas dans la même proportion que diminue la vitesse de leur marche. Si l'on part du. chiffre de 5 mètres comme exprimant l'avancement annuel de la chaîne, et que, comme l'a fait M. Brémontier, ou lui donne l'âge de 4.200 ans, l'on trouve que les dunes devraient couvrir une largeur de 21.000 mètres, tandis que cette dimension n'est pas en moyenne de plus de 5.000 mètres. La différence beaucoup moindre que celle qui résulte des calculs de M. Brémontier est encore considérable, et M. Laval remarque avec raison qu'on a vainement essayé de l'expliquer par l'hypothèse de corrosions successives de la côte. Sans doute fOcéan a empiété sur certaines parties du lit-
toral du golfe de Gascogne. Ainsi le rocher de Cordouan se trouvait au moyen âge beaucoup plus éloigné du rivage qu'il ne l'est aujourd'hui. Dans ces derniers temps même, la mer a détruit une partie de la pointe de Grave, et si l'on veut empêcher qu'el le ne ronge et n'entraîne une grande partie du bas Médoc, et qu'une perturbation considérable ne soit apportée dans le lit de la Gironde, il est devenu nécessaire de protéger cette partie du rivage
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par de grands travaux de consolidation ; toutefois les témoignages historiques et le maintien de plusieurs ports ou villages maritimes sont là pour montrer que le fait ne s'est produit que sur une échelle comparativement restreinte. Dans le cas où le chiffre de 5 mètres d'avancement annuel serait bien constant, il serait pl us rai-
sonnable d'admettre que les vents n'ont pas toujours entraîné vers la côte le même volume de sable. Au commencement de l'époque actuelle, en effet, les rivières dont le lit n'était pas encore bien
fixé, et qui traversaient en général une série de lacs ne devaient charrier jusqu'à la mer qu'une quantité de détritus beaucoup moindre qu'elles ne le font de nos jours, et il a fallu de plus un long intervalle pour que la corrosion des côtes de la Saintonge et la trituration opérée par les vagues donnassent cette masse de sables que les courants transportent sur le rivage du golfe (1). Ainsi donc l'accroissement annuel n'aurait pas été constant, et l'on ne pourrait plus déduire l'âge des dunes en prenant le rapport du volume total de sable renfermé dans la chaîne au volume que la nier rejette chaque année dans les circonstances actuelles.
Cet âge devrait, dans tous les cas, être plus considérable que ne l'indique M. Brémontier. Cette conclusion s'accorde avec un fait essentiel
qu'aucun observateur n'a signalé encore, et qui constitue l'un des principaux phénomènes propres à la chaîne des dunes. (1) Au moment où commence le reflux, il se produit le long de ce rivage un courant rapide qui se dirige vers le Sud.