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GÉOLOGIE DE LA NOUVELLEGRENADE.
et se sont dispersées et disposées en pépites, en filaments et en particules imperceptibles, soit à la surface des terrains sur lesquels les eaux poussaient les débris, soit au sein des alluvions dans lesquelles les eaux se sont creusé un lit, soit enfin dans les sables de ces mêmes lits. Les alluvions sont composées alors d'éléments très-variés ; ce
sont des fragments de porphyres, de trapps,
NOTICE Sur un calcaire aurifère de la Grave (Hautes-
Alpes); Extrait d'une lettre de M. GUEYMARD, Ingénieur en chef directeur des mines, en retraite.
d'amphiboles, de granites, de syénites, de gneiss et de quartz réunis dans un ciment d'argile quart-
zeuse jaune, verte, rouge, violette, grise ou même noire, semée de particules de fer oligiste ou
magnétique, de pyrite de fer, de galène, de particules d'or, etc. MM. Émile Thomas et Dellisse , chimistes dis-
tingués, m'ont aidé dans les diverses recherches analytiques auxquelles je me suis livré.
Dans le courant de 1848, on apporta au laboratoire de chimie du département un petit échantillon de calcaire feuilleté noir, envoyé par le sieur Mathonet, propriétaire à la Grave. J'étais prié de rechercher l'or. J'attachais peu d'importance à cet
essai, attendu que dans les Alpes les paysans croient qu'il existe de l'or dans toutes les montagnes.
Dans le mois d'août, je fis l'essai de cet échantillon et je trouvai effectivement de l'or, mais en très-petite quantité. Dès l'instant que ce résultat fut connu, je reçus d'autres échantillons d'une dame Morin. Ces derniers étaient des rognons de fer sulfuré dans le calcaire noir feuilleté. Ils donnèrent aussi un peu d'or. Divers échantillons me parvinrent encore par des douaniers. Soumis aux mêmes essais, je reconnus également la présence de l'or. Tous ces échantillons venaient de la commune de la Grave (Hautes-Alpes), sur la rive droite de la Romanche. Les montagnes appartiennent au terrain jurassique (lias, étage des bélemnites).Les calcaires sont noirâtres, schisteux, se délitant comme les ardoises grossières et très-pyriteux. Le fer sul-
furé y forme accidentellement des rognons, des