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338 RELATION DE LA DERNIÈRE phénomènes volcaniques , qui se trouvait sur l'Atrio del Cavallo , dans la soirée du 10 , j'ai pu savoir que la nouvelle lave s'échappait à travers une excavation longitudinale peu développée et située un peu au delà du cinquième de la hauteur du grand cône ;. à partir de la base, sur sa pente septentrionale, et parallèlement à la grande cre-
vasse. Il ne s'était pas formé de cône visible à l'endroit où cette lave prenait sa source; mais à
de petites distances de ce lieu , elle bruissait sur quatre points et produisait de petites explosions, de manière qu'on pouvait croire qu'elle s'épan choit par cinq ouvertures situées toutes sur une même ligne. Au delà de cette coulée de lave, il y avai t un petit cône en éruption : enfin, du sommet de la montagne partaient deux bruits bien distincts; l'un, ressemblant à une forte décharge d'arme à feu, était immédiatement suivi d'une éjection de pierres incandescentes, et se renouvelait à des intervalles inégaux; l'autre était continuel et pareil à un bourdonnement. Dans la soirée du 12 , M. Fonseca étant revenu sur l'A trio del Cavallo trouva la nouvelle lave déjà solidifiée, au point de pouvoir marcher dessus, tandis que la laveJf sortie de la grotte, le 9, continuait de couler avec lenteur. Il remarqua particulièrement, dans cette même soirée, qu'il s'échappait de temps en temps, à travers les tourbillons de fumée du cratère supérieur, des sillons flexueux de lumière accompagnés de petites explosions multipliées. Les guides du Vésuve donnent le nom deferrilli à ces éclairs détonants; ils désignent sous le même nom certains échantillons de lave effilée aux deux extrémités en forme de fuseau qui, suivant leur opinion, occasionnent ou du moins ac-
ÉRUPTION DU VÉSUVE.
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compagnent ce phénomène. Ces mêmes échantillons de lave ne sont pourtant autre chose que les bombes volcaniques ordinaires, sous une forme plus effilée, et je n'ai jamais eu occasion de vérifier s'ils étaientéellement éjectés avec accornpagnement d'éclairs semblables à ceux de la foudre.
A dater du t o, on observa une diminution constante dans la violence des éjections de pierres ar-
dentes et dans l'épanchement des laves; mais il n'en fut pas de même pour l'éjection des sables et des lapilli , qui devint notablement plus abondante le 12 , et continua jusqu'au 15, en ravageant en particulier les campagnes d'Ottajano et de Torre dell Annunziata. Enfin, le 6, et comme signal de la fin de l'embrasement, il s'échappa du Vésuve deux violentes détonations qui, suivant le rapport du chevalier Tenore , furent entendues distinctement, vers midi et demi , dans le jardin de botanique dépendant de notre université. J'avais observé un pareil phénomène le 2 avril 1835, après la bruyante éruption qui eut lieu .le soir du
jour précédent-et qui ne dura que peu d'heures. Me trouvant alors au bord de la mer, sur la plage de Torre dell Annunziata, et le Vésuve montrant un calme parfait, une détonation' subite attira mes regards vers sa cime, d'où je vis sortir comme
un globe de feu qui laissait derrière lui une longue trace d'épaisse fumée. Parmi les faits qui caractérisent ce dernier em-
brasement, celui qui me paraît présenter le plus de singularité dans l'histoire des éruptions du Vésuve c'est la conformation nouvelle de la partie supérieure de la montagne, où se sont formés deux gouffres larges et escarpés chacun d'eux