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RELATION DE LA DERNIÈRE 346 le sol recouvert de substances salines dont la blan-
che couleur se trouvait agréablement variée des nuances jaune, orangée, passant par degrés à la teinte rouge du minium. Le brillant spectacle de couleurs si vives se faisait remarquer, mieux que partout ailleurs, sur les bords occidentaux du plus petit cratère n, où l'illusion effaçant l'horreur du gouffre qui les avoisinait, offrait l'image d'une prairie émaillée des fleurs que nous apporte le riant avril. Ces expressions, que les lecteurs pour-
raient croire exagérées, sont loin pourtant de rendre l'effet naturel que produisait ce lieu. Je ne trouve rien de comparable à l'éclat de ces couleurs avivées par les vapeurs humides et rendues plus éblouissantes encore par le contraste des roches bronzées qui les environnaient. Je ne négligeai pas non plus d'examiner et de recueillir diverses substances déposées par les exhalaisons gazeuses et dont quelques-unes me parurent exiger les recherches d'une analyse exacte. Parmi ces matières, il en est trois fort abondantes qui méritent d'être particulièrement signalées. La première et la plus commune est le gypse. Cherchant à me rendre compte de. son mode de for-
mation, je fus surpris de ne pouvoir en trouver une explication facile. J'avais maintes fois observé le gypse qui se montre de temps en temps au Vésuve, sur les roches où l'on remarque d'évidentes
traces de décomposition, et je le croyais produit par la combinaison immédiate de l'acide sulfurique avec la chaux provenant de la roche décom-
posée. Mais le gypse que je trouvai en grande quantité, dans la journée du 23 février, formait de larges croûtes superficielles, d'une .épaisseur de 3 5' millimètres, sur les sables et sur les
ÉRUPTION DU VÉSUVE.
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lapilli du cratère, sans que ces derniers fussent le moins du monde altérés ; èt dans certains endroits les petites aiguilles de gypse étaient, comme un givre blanc, répandues sur les sables intacts. La nature des éléments de ce minéral ne permettant pas d'admettre qu'il eût été réduit en vapeur sans que sa composition chimique en 'fût altérée, je vois deux manières d'expliquer son origine la pre-
mière serait de le supposer entraîné en dissolu- tion dans les vapeurs aqueuses, et la seconde, à laquelle j'accorde la préférence, consiste à admettre que du chlorure de calcium aurait été transporté -à l'état gazeux, Ou du moins dissous par des vapeurs aqueuses ; dans cette hypothèse il sera
facile de concevoir que le chlorure de calcium, arrivant en contact avec l'acide sulfureux et les vapeurs humides, ait donné lieu à un dépôt de gypse sur des lapilli conservés intacts. Les croûtes de gypse étaient formées de faisceaux d'aiguilles cristallines souvent colorées en jaune où en roux
par du sesquichlorure de fer. Traitées par l'eau distillée, les réactifs ont indiqué dans les eaux de lavage une grande quantité d'acide chlorhydrique, d'acide sulfurique, d'alumine, de potasse, d'oxyde ferreux, avec une faible proportion de sesquioxyde de fer.
Les deux autres substances, qui me parurent également se° former en grande abondance ne doivent pas être considérées comme de véritables espèces minéralogiques, chacune d'elles se trouvant composée de mélanges divers. L'une était blanche, nuancée de jaune sur certaines places, et se montrait en forme de concrétions semblables à de petits groupes de champignons; l'autre était disposée en stalactites terreuses , de Coulent' rouge