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RELATION DE LA DERNIÈRE
ÉRUPTION DU VÉSUVE.
de plus de I20 mètres, à partir de la coulée de lave couvrant le fond de la vallée. Nul doute qu'en ce dernier endroit les sels eussent été dé-
pieds, et je reconnus sans peine que ce craque-. ment était produit par la rupture intérieure de la masse de lave qui se resserrait en se refroidissant; mais il y eut aussi un de ces craquements beau-
posés par les exhalaisons de la lave sous-jacente ;
et les 'croûtes qui atteignaient une épaisseur de 4. millimètres recouvraient non-seulement la surface des récents dépôts de sables, mais encore les filons de Leucitophyre qui n'offrent aucun indice de décomposition.. J'ai cru devoir signaler cette circonstance parce que, quant aux croûtes salines qui recouvraient les sables, la facilité avec la-
quelle les sels dont elles sont formées se dissolvent
dans l'eau, pourrait faire supposer que les sels auraient été -d'abord entraînés en ce lieu par les sables, puis ramenés à la surface par l'effet des phénomènes de capillarité. J'ai fait quelques
essais pour reconnaître la nature des sels qui constituaient les croûtes que je viens de signaler, et j'ai trouvé dans leur dissolution beaucoup d'acide 'chlorhydrique et un peu d'acide sulfurique combinés à la magnésie, à la potasse, à la soude et à une petite quantité d'alumine. L'état du Vésuve au 7 mars pouvait faire prévoir une nouvelle reprise d'éruption; en effet, vers sa base on entendait un bruissement intérieur accompagné d'un murmure semblable à celui que produisent les matières liquides en ébullition. Je me suis assuré que cette agitation interne commença à se manifester trois jours avant. Sa cime donnait beaucoup de fumée, sans explosions, et dans les premiers jours du mois il y avait eu de notables éboulements sur les bords escarpés des deux cratères nouvellement formés au sommet. En marchant sur la lave de l'Atrio del Cavallo , je sentis plusieurs fois le sol craquer sous mes
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coup plus violent que les autres qui me parut venir d'une grande profondeur : l'éboulement de pierres qui s'ensuivit prouva que le Vésuve aussi bien que les montagnes de la Somma en avaient ressenti la secousse.
Dans cette même journée, je constatai la présence des mofettes qui commencèrent à se mon-
trer à partir du 2 mars ; je trouvai qu'elles étaient nombreuses et dégageaient des gaz en abondance. On m'assura que beaucoup de personnes avaient été asphyxiées pour n'avoir pas. eu la prudence d'éviter leurs exhalaisons morbides, mais qu'elles avaient été rappelées à la vie par des secours immédiats. Les mofettes les plus fortes que j'aie eu occasion d'observer, et celles qui, d'après les renseignements reçus, causaient le plus d'effroi, sortaient au-dessous de la lave de 1631; elles dégageaient une légère odeur qui me parut être celle de l'acide chlorhydrique. En parcourant la route du Vésuve située au milieu des terres cultivées, je
sentis nettement, sur divers points, une semblable odeur, et sans ajouter foi aux paroles de mon guide qui attribuait cet effet aux mofettes, je crus qu'il provenait plutôt des vapeurs d'acide chlorhydrique sortant par la cime de la montagne et se rabattant jusqu'en bas. En continuant mon chemin, si je ne fus pas entièrement dissuadé, j'eus toutefois sujet de concevoir des doutes sur ma première opinion. En effet, après avoir dépassé la
hauteur de 3oo mètres, il nie fut impossible de retrouver la même odeur. Ceci nie porte à croire