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GISEMENT ET FORMATION
tion de minerais de manganèse. Leur découverte est en effet très-récente, et depuis peu d'années seulement on les exploite. Leur position n'a d'ailleurs rien de commun avec les gîtes dont on vient de parler. Ils n'ont aucun rapport direct avec les masses granitiques, et ressemblent plutôt, quant à leur manière d'être, aux minerais de fer pisolitiques tertiaires du Jura et du Berri. Cependant ils sont disposés le long d'une zone rectiligne, étroite, parallèle à l'axe de soulèvement principal des Pyrénées (N. 18° O.), circonstance qui semblerait indiquer, jusqu'à un certain point, que leur formation est l'une des conséquences de ce soulèvement. Quoi qu'il en soit de cette question, ces gîtes m'ont paru ofhir quelque intérêt, surtout parce que certaines particularités de leur manière d'être semblent mettre sur la voie de leur mode de formation, et peuvent en même temps jeter du jour sur l'origine de plusieurs autres dépôts, soit métallifères, soit simplement terreux. Aussi, après avoir décrit les minerais de manganèse des Pyrénées, ferons-nous ressortir les caractères spéciaux d'une nombreuse classe de dépôts
qui semblent avoir été formés sous l'empire de circonstances analogues, et nous chercherons à montrer que de puissantes émanations d'acide carbonique ont dû jouer un rôle très-important lors du dépôt des principaux terrains qui enveloppent le plateau central de la France.
DES MINERAIS DE MANGANÈSE DES PYRÉNÉES. 63
Minerais de manganèse des Pyrénées centrales (1). Les dépôts de manganèse, que nous avons visités, sont tous clans le département des HautesPyrénées, et plus spécialement entre les vallées de Luchon et de Campan, dans les montagnes qui entourent les deux Nestes, en amont de la petite ville d'Arrau. Ils se présentent sous forme d'amas superficiels, d'une faible étendue, et sont distribués, le long d'une étroite bande, parallèlement à l'axe principal des Pyrénées. Cette zone s'étend du col de Pierre-Sourde (sur la route de Luchon
à Arrau), aux bourgs de Vielle et de Soulan , dans la vallée d'Aure (Neste occidentale). Sa longueur, entre ces deux points, est d'environ
15.000 mètres, mais il est probable que la série des dépôts manganésiferes se poursuit encore au delà , dans la direction de l'Ouest. Le terrain au milieu duquel se trouvent ces di(1) Ces gîtes ont été visités dens le courant de l'été 1848.
La die Cavelan, de Paris, propriétaire de ces exploitations et de plusieurs mines de plomb argentifère, dans la Haute-Garonne et les Hautes-Pyrénées, avait demandé à l'État, peu de temps après la révolution de février, un prêt qui pût lui permettre de conserver en activité les travaux les plus importants. Je fus chargé de les visiter, de concert avec M. liivot, ingénieur des mines, afin d'apprécier les chances que pourrait présenter la poursuite des travaux. Les observations que je vais consigner ici, sur les gîtes .des Pyrénées, me sont par suite communes avec M. Rivot, mais je dois seul prendre la responsabilité des conclusions
que j'ai cru pouvoir en tirer.