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GISEMENT ET EXPLOITATION
DE L'ÉMERI.
dans la même localité, beaucoup d'émeri à l'état massif.
L'émeri de Samos, qui jusqu'à présent n'a été trouvé qu'en petite quantité, est sous la forme de nodules arrondis et d'un bleu foncé. Quelquefois la cassure présente un aspect analogue à celui de 1a fonte de fer un peu ternie; les autres variétés au contraire, ressemblent à du calcaire compacte. Cet émeri résiste très-bien au marteau. La cassure de l'émeri est en général assez régulière,
granulée et d'un aspect adamantin. II est difficile de le briser si le morceau n'a pas de fissures, ou si sa structure n'est pas lamelleuse comme celle d'une partie de l'émeri de Nicoria. Réduit en poudre, il varie de couleur, du gris jusqu'au noir, et examiné dans cet état sous le microscope, sur une surface
blanche et avec un faible grossissement, il
se
montre composé d'une partie claire, transparente,
et d'une partie noire, opaque, intimement mêlées. La partie noire est, pour ainsi dire, enchâssée dans la partie claire, et donne quelquefois un as-
pect verdâtre aux petits grains. La partie claire
est le corindon, et la noire le fer oxydulé;
quant aux petites paillettes micacées, elles ne
Magnétisme.
Odeur.
sont qu'accidentelles. La propriété d'attirer l'aiguille aimantée appartient à tous les émeris à un degré plus ou moins prononcé. Quelquefois l'action est presque nulle; dans d'autres cas, au contraire, il y a même de la polarité.
L'émeri humecté, même le plus compacte,.
exhale toujours une très-forte odeur argileuse. Les pesanteurs spécifiques des diverses espèces ne diffèrent pas beaucoup entre elles ; elles oscil-
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lent autour de 4. Un peu plus loin je donnerai les densités de plusieurs variétés.
La dureté de l'émeri est sa propriété la plus importante, et comme c'est à elle qu'il doit sa valeur clans les arts, j'ai consacré beaucoup de temps et de soins à son étude. Dans le sens minéralogique, sa dureté est difficile à définir; si nous essayons plusieurs variétés d'émeri contre une surface dure, l'effet sera à peu près le même,
car dans tous les cas ce sera quelques grains de corindon qui auront produit l'effet ; et, considéré dans ce sens, l'émeri raye tous les corps, excepté le saphir et le diamant. Mais comme cette méthode n'aboutit à rien, j'en ai appliqué une autre qui donne la dureté effective de l'é-
meri et du corindon ; voici en quoi elle consiste
On détache quelques fragments de l'échantillon soumis à l'examen et on les brise dans un mortier (celui qui sert à briser le diamant), par deux ou trois coups de marteau ; ensuite on jette le contenu du mortier dans un tamis de crin (celui que nous avons employé avait goo trous par centimètre
carré) : ce qui passe à travers est recueilli, et le reste est remis dans le mortier, brisé et tamisé encore. Cette suite d'opérations est continuée jusqu'à ce que tout l'émeri employé ait passé à travers le taillis. Je recommande de ne donner chaque fois que deux ou trois coups de marteau, à la fois, afin de ne pas réduire l'émeri en poudre trop fine.
Ainsi pulvérisé et bien mêlé, on en pèse une certaine quantité; dans mes e:cpériences, faites avec une balance sensible à r milligramme, gramme a suffi. Pour faire l'épreuve de la dureté
Dureté.