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RAPPORT
En ce moment tout tend à faire de San Francisco l'entrepôt général des produits des contrées baignées par l'océan Pacifique, de la Chine et même de l'Australie ; tous ceux qui y ont été importés y ont trouvé immédiatement des débouchés. Nul doute que l'établissement d'un hôtel des monnaies n'y attirât annuellement des côtes du Chili, du Mexique et du Pérou, plus de Io millions de francs en lingots d'argent pour y être monnoyés.
Les navires qui partant des ports de l'Atlantique pour se rendre à San Francisco, naviguent suffisamment à l'Ouest après avoir doublé le cap Horn, et mettant à profit les vents alizés , n'emploient guère plus de temps à y aborder qu'ils n'en mettaient à atteindre tout autre port de l'o-
céan Pacifique plus au Sud, même celui de Valparaiso. Plusieurs de nos navires partis de nos ports de l'Atlantique ont fait cette traversée en °jours, et dans plusieurs circonstances d'autres ont mis
plus de 120 jours pour se rendre de Panama à San Francisco. Cette différence, surprenante si
l'on compare seulement les distances à parcourir, est due à la constance des vents contraires pendant certaines saisons de l'année, et au grand courant, également contraire, dont on a parlé plus haut, Les navires qui viennent de l'Atlantique, après avoir doublé le cap Horn, profitent des vents Con-
traires du Sud-Est pour s'élever vers le Nord-
Ouest, et puis des vents constants du Nord-Ouest qui les poussent vers San Francisco en croisant le grand courant. Ceux, au contraire, qui partent de Panama pour aller à San Francisco sont retenus par les calmes, puis retardés par les vents contraires
SUR LA CALIFORNIE.
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et pendant toute leur traversée par. le courant opposé à leur course. 11 résulte de là qu'il n'y a aucun avantage pour les navires de l'Atlantique, à destination de San Francisco, à faire échelle dans les divers ports de l'Océan pacicique , d'autant plus que les marchandises qu'ils pourraient y livrer trouveront un aussi prompt débouché à San Francisco, et qu'ils s'approvisionneront à meilleur marché dans .ce port
de toutes celles qu'ils désireront se procurer, à cause de la modicité du fret dont ils peuvent se contenter pour. le retour, et des avantages résultant du change. En effet, en ce moment la poudre d'or ne vaut au Chili que 85 fr. l'once, tandis qu'elle vaut à notre hôtel des Monnaies go fr. Si donc un négociant de Valparaiso a i 0.000 onces d'or à San Francisco, produit de la vente de ses bois de construc-
tion et de ses farines, et qu'il désire acheter des marchandises qu'il tirait autrefois de l'étranger, il gagne tout d'abord 5o,000 fr. en achetant ces marchandises à San Francisco, indépendamment de l'économie qu'il fera sur le fret de retour, les assurances et l'intérêt, de son argent. San Francisco doit également devenir l'entrepôt des marchandises que BOUS tirons de la Chine et de l'Asie, comme aussi de celles que nous fournissons à ces contrées , et qui consistent essentiellement en espèces d'or et d'argent. Toutefois il convient d'observer qu'en Chine l'or n'est considéré que comme marchandise, qu'on peut, à volonté, le refuser en payement d'une créance, et qu'il n'y est estimé qu'a raison de 70 francs l'once. On conçoit
donc que l'importateur californien des produits
de la Chine, n'enverra pas son or à la Chine,