Annales des Mines (1850, série 4, volume 18) [Image 261]

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RAPPORT

SUR LA CALIFORNIE.

de 12o fr. Ces prix s'opposent donc à l'exploitation de cette branche d'industrie en Californie ; fussentils même accrus de Io() à 13o fr., ils seraient en-

avec cette contrée n'atteigne le chiffre de 5oo mil-

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core trop bas pour qu'il y eût profit h s'adonner dans le pays à cette branche d'industrie. Tout porte à croire que pour bien des années à venir, les besoins en ce genre ne s'élèveront pas à moins de 20 millions de pieds carrés, lesquels, au prix de zoo fr. le mille, font un total de 4 millions de francs par an.

Lorsque la population californienne aura atteint le chiffre de 200.000 habitants, ce qui aura lieu sans nul doute avant la fin de cette année, elle exigera un approvisionnement annuel d'environ 5oo.000 barils de farines, et nulle contrée ne peut y pourvoir à plus bas prix et en meilleure qualité que les Etats-Unis. Y compris le fret et les assurances, cet objet ne saurait être évalué à

moins de 25 millions de francs. Si l'on admet pour chaque individu une dépense annuelle de

oo francs en vêtements, ce sera un nouvel objet

de commerce de 20 millions de francs. Je ne donne pas ces calculs comme rigoureusement

exacts ; il peuvent être au-dessus On au-dessous

çw la réalité, mais je suis porté a les croire suffisamment approchés. Off manque de données pour évaluer le comMerce qui s'établira entre la Californie et.nos Etats do l'Ouest de ce côté deS" montagnes gecheuses; mais je ne crains pas d'affirmer qu'ilme sera pas au dessous de 75 millions de francs par an et peut-être excédera-t-il cette, somme. Quant à présent, je ne vois pas de motifs qui doiVent ralentir l'émigration en Gilifurnie, et je ne doute pas que dans cinq ans notre commerce

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lions de francs par an. Assurément c'est là un mouvement prodigieux, mais on ne doit:pas per-

dre de vue qu'il faudra bâtir des villes, pour,voir à tout l'outillage que nécessitera l'exploita-, lion des mines, au combustible pour les usages domestiques et pour la navigation à vapeur, sub-

venir à tous les besoins et même au luxe d'un demi-million d'habitants, et cela dans une con, trée qui ne produit rien, sinon des métaux pré, cieux qui permettent aux habitants de se procurer, à quelque prix que ce soit, tout ce que réclament leurs besoins et leurs fantaisies. Il est difficile de pré-Joir l'effet que..doit,produire sur les diverses industries des Etats,Unis

la disparition de 500,000 producteurs qui vont faire naître dans une nouvelle patrie un mouve, ment commercial égal à celui que nous entrete, nonovec toutescles nations étrangères réunies. Nul Américain ne saurait do ne se considérer étranger à la future prospérité de la Californie; autant vaudrait,, et avec plus de raison, qu'il se crût désintéressé dans toutes nos relations commerciales.

Les voyages par le cap Horn sont si longs que presque toujours le biscuit et les autres provisions

se détériorent avant d'arriver à San Franciseo; quant aux frpits et a1,1 végétaux, ils ne peuvent y être transportés. Nos fermiers ne .doivent clone pas se flatter de participer, quant à:.présent , aux avantages qu'offre ce marché. R en sera de même

pendant quelque temps pour.divers autres objets de commerce. Nos navires à vapeur naviguant sur l'océan Pacifique, et ceux qui entreprendront cette navigation