Annales des Mines (1851, série 4, volume 19) [Image 88]

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174 COMPOSITION MINÉRALOGIQUE ET CHIMIQUE

entre les moulins Dugard et Bouchard-jambon, sur la rive gauche de l'Izeron. Elle a une couleur gris foncé un peu verdâtre, qu'elle doit à une multitude de paillettes de mica. A cause de leurpetitesse et de leur peu d'éclat, ces paillettes ne sont pas visibles; mais, après calcination, elles prennent un éclat doré, et en même temps on reconnaît que la roche est presque entièrement formée par un feldspath grenu qui 'dévient blanc. M. Fournet a constaté que cette kersantite se délite en boules, comme cela a lieu quelquefois pour le kersanton; elle est alors brun jaunâtre clair, et son mica qui prend une couleur jaune d'or est très-abondant. Elle contient de la pyrite magnétique et de rares lamelles de fer carbonaté quine sont visibles qu'après calcination. Avec l'acide acétique , elle donne 'une effervescence très-lente, qui augmente avec l'acide chlorhydrique; elle ne contient donc .pas de carbonate de chaux , tandis qu'il y en à 'notablement dans

le kersanton. Sa perte au feu est de... 3 o6. La variété décomposée, qui est brun jaunâtre et qui se délite en boules, fait une légère effervescence avec l'acide acétique, par conséquent elle

est mélangée d'une très-petite quantité de carbonate de chaux ; mais elle ne fait pas ensuite effervescence avec l'acide chlorhydrique, ce qui indique que son carbonate de fer a été détruit. Sa perte au feu , qui est de... 8,44 , consiste presque entièrement en eau ; elle est beaucoup plus grande que dans la roche non décomposée, ce qui s'accorde avec les observations analogues faites sur d'autres roches par MM. Ebelmen et G. Bischof.

DES ROCHES HES VOSGES.

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Les deux variétés de la roche, et surtout la variété décomposée, se décolorent facilement par l'acide chlorhydrique, bien qu'elles ne s'attaquent cependant pas d'une manière complète. Kersazzton. Le kersanton a la plus grande analogie avec la kersanti te de Sainte-Marie, qui vient d'être décrite, bien qu'il ne lui soit pas identique. Il est facile de reconnaître, soit en calcinant le kersanton, soit en l'attaquant par les acides, soit en l'examinant à la loupe lorsqu'il est poli, :que c'est une roche essentiellement feldspathique , dans laquelle lefeldspath est toujours de beaucoup le minéral dominant. Tantôt ce feldspath s'estsépa ré en cristaux très-nets, blanchâtres ou blanc verdâtres de quelques millimètres de longueur, et le kersanton a une structure granitoïde (PI. 1.1- ,fig. 5); tantôt, et c'est le cas le plus général, ce feld,path est à l'état de pâte feldspathique de couleur à peu près'

uniforme, verte ou grise; il est probable qu'il a subi un commencement de pseudomorphose, car il s'aplatit légèrement sous le pilon, il a perdu sa cohésion ainsi que sa dureté, et il se laisse écraser ou tailler avec une grande facilité. Les cristaux feldspathiques ont quelquefois un

éclat nacré et vitreux, surtout après ébullition avec un acide ; accidentellement , ils présentent la mâcle avec stries parallèles, montrant que le feldspath appartient au sixième système; c'est ce qui

résulte aussi de la couleur verte qu'ils prennent quelquefois, couleur que ne prendraient pas des cristaux de feldspath orthose.

Le mica du kersanton est brun tombac, brun noirâtre ou noir comme celui des kersantites de