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DES CARTES AGRONOMIQUES.
BUT rr MOI:ENS D'EXÉCUTION
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depuis le commencement du 19e siècle qu e le chaulage des terres a lieu sur une grande échelle dans le Maine,
l'Anjou, la Vendée, une partie de la Normandie et de la Bretagne. Il en est résulté sur les sols chaulés une production double et quelquefois triple en froment. Dans les seuls départements de la Mayenne et de la Sarthe, près de 25o,000 mètres cubes de chaux sont employés annuellement à l'amendement des terres (1). Le marnage a fait des progrès récents dans le département de l'Ain et le nord-ouest de l'Isère. On doit citer particulièrement dans ce dernier département les cantons de Meysieux , de Saint-Symphorien, de Saint-Jean
de Bournay, de la côte Saint-André et de Crémieux. Aux environs de la côte Saint-André, depuis que l'on a adopté l'usage de marner, l'hectare de terre qui valait auparavant 800 à 000 francs, se paye aujourd'hui de 2000 à 2400 francs. Cette augmentation s'explique par les prairies artificielles qu'on a obtenues à l'aide de la marne, et qui étaient inconnues auparavant dans ces localités.
Les arrondissements de Vienne, de Saint-Marcellin et de la Tour-du-Pin, dans le département de l'Isère se sont si bien trouvés de l'emploi du plâtre pour les plantes fourragères, que les seules carrières des environs de Vizille (Isère), quoique distantes de 6o à 7o kilomètres des principaux lieux de consommation, en
fournissent annuellement plus de 8o,000 quintaux métriques pour ce seul usage. La consommation serait
bien plus forte si le prix du plâtre n'y mettait obstacle.
L'introduction de ces divers amendements dans les lieux que nous venons de citer a été déterminée le plus .
(,) Durocher. Bulletin de la société géologique, 181i9, FG 4'3.
souvent par le succès d'une seule expérience bien faite, quelquefois tentée par hasard. La force toute-puissante
de l'exemple a fait le reste. On doit en conclure par analogie que, dans beaucoup de localités où les amende-
ments minéraux ne sont pas même connus de nom, leur emploi enrichira un jour les cultivateurs. Pour que ce moment arrive , il faut que ces amendements soient signalés et expérimentés. Or rien ne peut tendre plus directement à ce but que de marquer sur une carte agronomique leur gisement et leur qualité. Les prin-
cipales substances à indiquer, sont le sable, l'argile, le gypse et les marnes, en distinguant par un signe particulier celles qui sont argileuses, calcaires ou sablonneuses. Au moyen de lignes rayonnantes partant des gîtes et suffisamment prolongées et ramifiées dans diverses directions, il sera facile de faire connaître les .débouchés des carrières en exploitation. Quant à celles qui ne sont pas encore utilisées et qu'il sera essentiel de signaler d'une manière spéciale, on indiquera par un moyen semblable dans quel rayon leurs produits seraient probablement transportés, si une exploitation était ouverte. Le chaulage des terres peut remplacer avantageusement le marnage. Pour que cette opération soit possible
économiquement, il suffit de trouver réunis dans la même localité de la pierre calcaire et du combustible d'une extraction peu dispendieuse. Cette réunion devra donc être marquée sur la carte agronomique toutes les fois qu'elle existera. Le choix des signes à employer pour les carrières d'amendements n'est sujet à aucune difficulté. On peut adopter ceux qui figurent sur la plupart des cartes géologiques pour, l'indication des gîtes de substances minérales.