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BUT ET MOYENS D'EXÉCUTION
besoins et les caprices des propriétaires, l'influence deS
causes naturelles reste encore très-sensible aux yeux
d'un observateur attentif. C'est elle qui imprime à l'agriculture de chaque contrée d'une constitution physique différente, une physionomie particulière, caractérisée par une ou plusieurs espèces de récoltes dominantes, quelquefois par l'absence de certains produits. Une carte culturale a pour but de représenter, à l'aide de couleurs, ces diverses physionomies ; elle fait saisir par conséquent d'un seul coup d'oeil la nature, l'étendue et la distribution géographique des principales richesses agricoles d'un pays. Une carte culturale bien faite, doit représenter l'état
agricole d'un département tel qu'il serait si, au lieu d'être divisé entre plusieurs milliers de propriétaires, le sol appartenait à un seul agronome versé dans toutes les branches de l'économie rurale. Ce propriétaire unique ne mettrait pas de céréales là ou il faudrait des vignes et vice versâ; il ne tirerait pas des récoltes épui-
antes des terrains légers, et ne défricherait pas les
Application
au departernent de l'Isère.
terrains en pente qui doivent rester boisés ou gazonnés en un mot, il ne commettrait aucune de ces nombreuses fautes qui ont leur source principale dans le défaut d'unité des opérations agricoles. Toutes les récoltes seraient au contraire à leur place, et sur le terrain qui leur conviendrait le mieux. Les diverses parties du département présenteraient alors dans toute leur pureté cette différence de physionomie agricole qui est une conséquence nécesSaire des lois qui lient la nature et la situation d'un terrain à ses productions. Dans le département de l'Isère, que je continuerai à
prendre pour exemple, les divisions de la carte culturale comprendront au moins sept espèces de fonds donnant des produits différents, savoir : i les terres ara-
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DES CARTES AGRONOMIQUES.
hies fertiles où l'on cultive le chanvre, le froment, le maïs, etc. ; 2° les terres arables légères qui, à raison de leur maigreur ou de leur élévation, ne sont propres qu'a la culture du seigle, de l'avoine et de la pomme de terre ; 5° les vignobles ; 4 les prairies et les bois taillis ; 50 les forêts, en distinguant celles qui sont à essences feuillues de celles qui sont résineuses ; 60 les hauts pâturages alpins ; 70 an fin les lieux laissés incultes quelle qu'en soit la cause. Cette dernière classe formera trois sous-divisions essentielles à distinguer : l'une comprendra les lieux qui, à raison de leur escarpement ou de leur hauteur excessive, sont forcément stériles ; la seconde, les terres laissées en friche faute de bras ou de capitaux, et qui sans cet obstacle donneraient des produits ; enfin
le troisième les terrains que leur situation rend impropres à la culture, mais qui cependant n'ont pas toujours été nus et qui aujourd'hui encore seraient suscep-
tibles d'être boisés. La question du reboisement des montagnes a excité vivement l'attention publique , il y a quelques années. Tout le monde a reconnu qu'elle
était d'une haute importance, et qu'il était urgent de la résoudre ; cependant rien n'a été fait. Un des principaux obstacles a été le défaut de données précises sur l'étendue de l'opération et les dépenses qu'elle devait entraîner. Il n'est pas douteux qu'en indiquant sur une carte le périmètre des terrains dont le boisement serait à la fois facile et avantageux, on jetterait un grand jour sur la question en la faisant sortir de l'état vague où elle est restée jusqu'à ce moment. En comparant les divisions de la carte culturale de l'Isère à celles de la" carte altitudinale , on remarquera que quelques -unes d'entre elles auront beaucoup de points communs. Il ne pouvait en être autrement à cause de la grande influence qu'exerce la hauteur du sol sur TOME IV, 1853.
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