Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 233]

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EXPLOSION DE LA CHAUDIÈRE

DU BATEAU L'ÉCLAIREUR N° 2.

penser qu'un défaut d'alimentation dans les chaudières tubulaires ne pouvait avoir pour effet que de détruire plus ou moins rapidement quelques-uns des tubes mis à nu, mais non de faire éclater le corps cylindrique. L'accident dont il s'agit montre que cette opinion serait erronée. On doit même dire que beaucoup de chaudières tubulaires, et notamment celle de l'Éclaireur n° 2, sont sous ce rapport plus dangereuses que les chaudières cylindriques ordinaires à carneaux; c'est ce qui résulte des détails suivants Les deux premières rangées de tubes occupent om,18 de hauteur, et contiennent 14 tubes ayant une surface de chauffe totale de 8",61, ci. 8"2,61 Le dessus de la boite à feu est de 0'2,45

de métal cédera sa chaleur d'une manière d'autant plus

,o6

Total L'épaisseur des tubes est de 3 millimètres seulement;

l'épaisseur légale de la tôle pour la chaudière dont il s'agit, qui a im,3o de diamètre, est de 7-m,68 ; le poids des 14 tubes correspond donc à une surface de chauffe de

5,0

7,oc

8,61

Ajoutant comme ci-dessus On a un total de

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instantanée qu'il sera en lames plus minces et plus étendues.

Pour mettre à nu deux rangées de tubes, il a suffi, comme nous l'avons dit, que le niveau de l'eau baissât de o'",18 ; ce qui correspond à une dépense d'eau de 400 litres (ou pour une force de 35 chevaux environ, 44",5o de surface de chauffe et une consommation

de 5 kilogrammes par cheval et par heure) à une marche de 22 à 25 minutes. Il suffisait donc, avec la chaudière de l'Éclaireur n° 2, de marcher moins de 25 minutes sans alimenter pour être sous le coup d'une explosion imminente ; or on marchait depuis environ un quart d'heure sans alimenter, lorsque l'explosion s'est produite. Ainsi la chaudière dont il s'agit était en réalité assez

dangereuse. parce que, avec un poids donné de tôle qui venait à y rougir accidentellement, le développement de vapeur amené par une projection d'eau y pouvait être presque instantané ; et parce que, pour ame-

ner jusqu'à rougir un poids assez grand de tôle, il suffisait que l'alimentation fût suspendue pendant un

0'2,45

On peut donc énoncer que l'abaissement de om,18 dans le niveau de l'eau correspond au même poids de métal surchauffé que si 5"1,81 de la surface du corps cylindrique étaient mis à nu dans des carneaux, ce qui

correspondrait à une hauteur de o",465 sur tout le pourtour de la chaudière.

Une pareille situation serait sans doute regardée comme fort dangereuse ; elle le serait moins pourtant qu'avec la chaudière tubulaire, puisqu'un poids donné

temps assez restreint.

Dans l'espèce, le poids qui a pu rougir était parfaitement suffisant pour produire l'accident qui a eu lieu. / En effet, les 14 tubes doivent peser environ 201k ,47 Le dessus de la boîte à feu. 261,96 Total

2281,45

Soit 230 kilogrammes au moins, y compris les rivets.

Ces pièces, dans leur position, ont pu être facilement portées à 4500 et plus. Un abaissement brusque de 2000 est bien admissible pour des feuilles aussi minces. En prenant 0,12 pour la chaleur spécifique du