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TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES. 554 pose immédiatement sur le terrain de protogine et con-
stitue le sommet de la colline des Ceblancs située à l'ouest du col de Balme. La partie la plus élevée du terrain cristallin est formée d'un gneiss rougeâtre passant au micaschiste. Immédiatement au-dessus, voit une masse considérable de poudingue à base de schiste rouge, micacé, siliceux et à fragments de quartz, de gneiss, de talcschiste et d'autres roches cris-
tallines. Le schiste micacé formant la base du poudingue est quelquefois entièrement dépourvu de cailloux; alors il ressemble tellement au gneiss rougeâtre sur lequel il repose, qu'il est impossible de tracer entre les deux terrains une ligne de démarcation exacte. Le poudingue alterne à plusieurs reprises dans sa partie
supérieure avec des grès quartzeux micacés et des schistes argileux renfermant des empreintes végétales peu distinctes ; puis ces roches sont recouvertes à stratification concordante par un groupe très-épais de calcaire
noir schisteux, qui constitue le col de Balme. Ce calcaire schisteux s'enfonce lui-même à l'ouest sous les
couches de gneiss et de protogine appartenant au massif du Mont-Blanc. Cette superposition des roches cristallines sur le schiste n'existe pas seulement au col de Balme ; elle se continue sur toute la longueur de la vallée de Chamouny. On l'observe très-bien au mont Lacha , et nous l'avons vérifiée encore plus au sud, audessus de Bionnay. Nous pourrions citer encore bien d'a.utres groupes de couches arénacées appartenant au terrain anthraxi-
fere inférieur, tels sont ceux du Trient, de SainteArèche et Haute-Luce, d'Ugine , du col de la PetiteArve en Savoie, de Saint -Barthélemy -de -Schillienne (Isère) , d'Aspres-les-Corps (Hautes Alpes) , etc. ; mais ce qui précède nous paraît suffisant pour donner
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une idée exacte des caractères et des circonstances de gisement de ces dépôts remarquables. En résumé, la partie occidentale du terrain anthraxifere inférieur est essentiellement composée d'une série très-épaisse de schistes argilo-calcaires , couronnée, du côté de la Savoie, par une puissante assise de calcaire grenu quelquefois bréchiforme. Ces schistes noirs et très-fissiles présentent partout à peu près le même aspect et les mêmes caractères, sauf toutefois quand ils sent immédiatement en contact avec des roches cristallines. Ils subissent alors des modifications notables dans leur texture et leur composition minéralogique. Ils reposent immédiatement sur la grande chaîne talqueuse qui s'étend du Mont-Blanc au mont Pelvoux, en offrant avec elle des relations compliquées, souvent contradictoires. Ils sont caractérisés, sous le rapport paléontologique, par des ammonites, des bélemnites et d'autres fossiles d'espèces propres au lias. Sur plusieurs points ils sont associés à des couches arénacées anthraciteuses renfermant des empreintes végétales exclusivement houillères. Ces grès, avec dépôts d'anthracite, sont, dans certains cas, superposes aux schistes à bélemnites , ainsi qu'on le voit à Petit-Coeur, à Combe-Gil-
larde en Oisans et à Auris près de Valbonnais ; ailleurs
ils sont recouverts par les schistes argilo-calcaires ; enfin sur quelques points ils sont positivement intercalés dans le sein même du terrain talqueux. Malgré cette diversité de gisement, d'ailleurs susceptible d'être expliquée par le métamorphisme, ces grès ont entre eux
trop de similitude sous le rapport de la composition minéralogique et des végétaux fossiles pour n'être pas rapportés tous à une seule et même époque qui est celle du terrain anthraxifère inférieur.
Résumé.