Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 293]

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TERRAIN ANTHRAXIFÈ.RE DES ALPES.

TERRAIN ANTIIRAXIFÈRE DES ALPES.

Cette montagne est formée à sa base de grès anthraxifères, prolongement direct de ceux du col de Cristovoul

dans les grès et les schistes argileux qui leur servent

et du Puy-Saint-Pierre, et à son sommet d'une puissante assise calcaire légèrement relevée à l'ouest qui, par sa position géologique et l'alignement de ses bancs,

correspond exactement à celle de la montagne du Prouest. Plus au sud, cette assise reprenant son inclinaison habituelle vers l'ouest, constitue les escarpements qui bordent la rive gauche de la Durance depuis l'Argentière jusqu'à Saint-Crépin. De là, se dirigeant

en ligne droite vers le sud - est, elle laisse un peu à l'ouest Mont-Dauphin, Guillestre , Vars , et atteint la limite du département des Hautes-Alpes à la hoche-laGarde; puis traversant la vallée de l'Ubaye entre SaintPaul et Fouillouse (Basses-Alpes ) , elle se prolonge dans le Piémont , en passant à Saint Ours, hameau de Meyronnes. Au nord-est de' Montdauphin et dans quelques autres

localités, l'assise calcaire dont nous venons de suivre la

trace, renferme des bancs subordonnés d'une brèche remarquable formée de noyaux de calcaire compacte légèrement rosâtres empâtés dans un ciment schistoïde rouge. A Montdauphin , on observe dans cette brèche, que l'on exploite comme pierre de taille, des débris de

bélemnites qui paraissent devoir être rapportés au Bélemnites Bruguierianus (d'Orb.) et des fragments indéterminables d'ammonites. On trouve également des bélemnites à Saint-Ours, mais elles y sont trèsrares. Dans cette dernière localité et au-dessus du village de Vars, la même assise renferme des veines irré-

gulières d'anthracite que l'on a essayé d'exploiter à diverses reprises. C'est une exception au gisement ordinaire de ce combustible qui partout ailleurs ne se

trouve pas dans le sein des masses calcaires, mais

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de base. Il résulte de ce qui a été dit précédemment qu'entre Saint-Crépin et l'Argentière, les escarpements qui bordent la Durance sont formés à droite par le calcaire de Terre-Noire, et à gauche par celui de Querellin. Ces deux calcaires relevés en sens contraire forment chacun le côté d'un berceau dont le fond coïncide avec celui de la vallée. Leur continuité n'est interrompue que par la fracture profonde mais peu large dans laquelle coule

la Durance. Il est évident qu'ils se correspondent de part et d'autre, ce qui est une confirmation de leur identité déjà démontrée. Après ces détails sur l'assise calcaire, partie supérieure du troisième étage, nous allons décrire le système arénacé qui en forme la base. Le groupe des couches situées immédiatement au- suPuroldr dessous du calcaire de Terre-Noire augmente un peu Terre-Noire. de puissance en se prolongeant vers le sud-sud-est, mais en même temps sa composition devient moins arénacée par la substitution du schiste argilo calcaire aux grès. Il passe, ainsi qu'on l'a dit ailleurs , tout près du groupe de chalets appelé l' Alp , au-dessus du

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Lauzet , et traverse la vallée de la Guisanne entre ce

dernier village et le Gasset. Au delà, il s'élève jusqu'au col de l'Échauda et suit le flanc gauche du vallon qui conduit à Vallouise en formant la base des escarpements calcaires les plus élevés. Enfin , il constitue le fond de

la vallée de la Durance depuis les Vigneaux jusqu'à Saint-Crépin. Entre ces deux villages, ce système de couches est composé principalement de schiste calcaire, sauf sur quelques points où il renferme des bancs subordonnés de grès avec anthracite. Il existe en effet, au-dessus du village du Bouchier,, aux Vigneaux, TOME V, 1864.