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TERRAIN ANTDRAXIFÈRE DES ALPES.
TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.
couverte par une assise assez épaisse d'un calcaire gris, distinctement stratifié, qui coupe très-obliquement la Durance dans la direction du N.- 2o°-0. au S.-200-E. Cette assise renferme des bancs subordonnées de roches stéatiteuses, et, audessus, des masses de gypse épigénique. Le calcaire du plan
terrain de sédiment que des émanations plutoniques ont pro-
de Phazy s'enfonce lui-même sous un second groupe de schistes argilo-calcaires très-fissiles et de roches arénacées schisteuses
on les rencontre tantôt en bancs peu épais intercalés dans le sein des couches de sédiment, tantôt en masses plus considérables irrégulières et sans stratification distincte. Leur forma-
micacées, qui supportent le village de Risoul et s'avancent tout près de Guillestre. En les suivant de ce côté jusqu'au torrent de Rioubel , on les voit s'appuyer en stratification transgressive sur le troisième étage anthraxifère. Les grès de cet ensemble de couches présentent deux variétés : les uns à gros grains sont composés à peu près exclusivement de débris
de quartz hyalin parmi lesquels on distingue de petits fragments de feldspath reconnaissables à leur texture lamellaire ; les autres sont micacés, à grains très-fins, et font en général effervescence avec les acides. Ce sont des macignos qui rap-
pellent ceux de la molasse, sauf que leur dureté est plus grande. Nous n'avons pas pu découvrir de fossiles dans le système arénacé que nous venons de décrire. Néanmoins, sa superpo-
sition discordante sur le troisième étage anthraxifère et
sa
liaison avec les couches fossilifères de l'Échauda, de Faudon et de Saint-Bonnet, dont les caractères géologiques sont d'ailleurs les mêmes, ne permettent pas de le rapporter à un autre terrain qu'à la formation nummulitique des Alpes. 3. Terrain de prolo gine.
Ce terrain est composé princi-
palement de granite, de gneiss et de schiste micacé qui renferment habituellement une proportion plus ou moins forte de talc ; pour cette raison, nous l'avons souvent désigné par le nom de terrain talqueux. On y trouve aussi des eurites, des leptinites et des diorites schisteuses ; ces diverses roches passent les unes aux autres par des transitions ménagées et alternent ensemble à plusieurs reprises, en sorte qu'on ne peut établir entre elles aucune différence certaine sous le rapport de l'âge. Elles sont coupées par un grand nombre de filons, les uns quartzeux ou feldspathiques, les autres métallifères. Sur quelques points, elles renferment en couches subordonnées soit des calcaires cristallins, soit des grau wackes et des schistes
argileux. Ce terrain nous paraît avoir été originairement un
fondément modifié.
h° Spilile, serpentine, euphotide, variolite, porphyre ver 1.Ces diverses roches ne sont pas rares dans les Alpes centrales ;
tion admet deux explications différentes. On peut supposer que
ce sont des masses minérales arrivées au jour à l'état liquide ou pâteux, avec une force d'impulsion telle qu'elles ont bien pu soulever les couches, les disloquer et s'y intercaler, mais non s'épancher à la surface du sol. Nulle part, en effet, ces roches n'ont coulé à la manière des basaltes. Elles se seraient donc consolidées juste à l'orifice des canaux par lesquels elles se sont fait jour sans jamais les dépasser. On peut concevoir aussi qu'elles sont le résultat de l'action chimique exercée pendant un certain temps sur des roches en place par des courants de vapeurs minérales incandescentes, s'échappant par les joints des couches ou par des fentes de forme et de direction quelconques. Suivant
que cette action a été plus ou moins intense (i) ou plus ou moins longue, elle a dû changer à la fois la nature minéralogique des roches et effacer leur stratification, ou bien influer seulement sur leur composition chimique et laisser subsister des traces plus ou moins nettes de leur division en couches. Depuis longtemps nous avons adopté cette dernière hypothèse,
qui seule nous a paru s'accorder avec l'observation. Il n'est pas rare, en effet, de voir les prétendues roches plutoniques des Alpes offrir une stratification distincte dont l'allure est exac-
tement la même que celle des couches de sédiment environnantes. Cela est surtout vrai pour les spilites et les serpentines, dont l'origine épigénique est quelquefois évidente. Dans notre mémoire, nous avons insisté à plusieurs reprises
sur l'existence de couches cristallines quartzeuses, micacées et talqueuses dans le sein du terrain anthraxifère supérieur. Ces couches sont désignées sur nos cartes géologiques par des hachures superposées en couleurs qui distinguent les divers
étages. Quant au terrain anthraxifère inférieur, les roches (t) Rien n'euipeche d'admettre qu'il y a eu quelquefois fusion ou ramollissement des roches sur place.