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EXPLOSION D'HYDROGÈNE CARBONÉ
DANS LES TRAVAUX D'UNE MINE DE FER.
Où les ouvriers pouvaient se retirer après l'explosion
la galerie Dumas, jusqu'au chemin d'air ; elle s'éteignit
des coups de mines.
Cette galerie avait déjà 19 mètres de longueur ; et à cette distance les deux ouvriers qui y travaillaient avaient rencontré une coupure du terrain, mais il n'y firent aucun attention, ces coupures, très-nombreuses dans la mine, n'ayant jusqu'alors donné lieu à aucune remarque. Toutefois un petit sifflement se faisait entendre, et au bout de quelques temps un des deux mineurs, en frappant de son pic contre la roche dure, fit jaillir des étincelles qui donnèrent lieu, au .grand étonnement des deux ouvriers, à une flamme partant d'un point de la roche dans la coupure. Le jet, sortant par une ouverture assez fine, atteignait plus d'un demi-mètre de longueur; la flamme était bleue, jaune et rouge, sans odeur de soufre ; c'était de l'hydrogène carboné. Un maître mineur, averti par les ouvriers de l'apparition du gaz, sortit de la mine pour aller prendre les ordres de ses chefs. Jusqu'à son retour il s'écoula un temps assez long, et l'on calcule que le gaz brûla pendant plus de deux heures. Il arriva enfin ; mais à ce moment le jet s'était éteint de lui-même, évidemment à cause du défaut d'airage et de l'accumu-
lation de l'acide carbonique produit. N'étant pas averti
par les mineurs qu'un temps assez long s'était déjà écoulé depuis la disparition de la flamme, il s'avança jusqu'au fond de la galerie dans l'intention de boucher avec de l'argile le trou par lequel le gaz se dégeait ; mais en approchant de l'extrémité il sentit une forte odeur de grisou, et se retourna immédiatement pour revenir sur ses pas. E n'était plus temps : le contact de sa lampe allumée avec le gaz accumulé mit le feu à celui-ci ; le maître mineur fut renversé, et une large flamme balaya toute la galerie, ainsi que l'extrémité de
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presque immédiatement, et l'on put aussitôt relever les hommes blessés qui en furent quittes pour quelques
brûlures sans gravité, sauf le .maître mineur dont les mains et le visage avaient été plus fortement attaqués. Dans l'ignorance où l'on était de l'abondance du gaz, on prit immédiatement les mesures propres à empêcher qu'il ne se répandît dans la mine; on établit à l'entrée de la galerie inclinée un double corrai en maçonnerie de manière à la fermer hermétiquement ; ce travail fut promptement terminé.
Ce ne fut que quelques jours après, lorsque des
lampes de sûreté, sans lesquelles on ne pouvait plus prudemment poursuivre le travail de reconnaissance de ce côté, furent arrivées, que l'on continua les travaux; mais on eut soin de les reprendre en sens inverse, en partant de la galerie horizontale supérieure, de manière à pouvoir établir immédiatement un courant d'air par la rupture du corral de maçonnerie, aussitôt que l'on serait parvenu à la source du gaz. En peu de temps on arriva dans les environs de la coupure ; on avait
soin de ne marcher en avant qu'après avoir sondé le rocher. Enfin un dernier coup de sonde atteignit la ga-
lerie murée. Le trou ainsi produit ne donna pas de gaz combustible ; on abattit le mur qui fermait cette galerie à sa partie inférieure, et les mineurs achevèrent leur percement avec un aérage satisfaisant. Des essiais faits avec la lampe de Davy ne purent constater aucun dégagement de gaz ; il ne s'en produisait plus. Le dégagement que causa l'accident du 15 novembre
ne pouvait donc être attribué qu'à une simple poche de gaz qui s'était vidée par la coupure dont nous avons parlé ; l'accumulation d'hydrogène carboné ne pouvait d'ailleurs être bien considérable ; mais d'oit provenait TOME VI, 1854.
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