Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 198]

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GÎTES MÉTALLIFÈRES DE LA LOZERE

ET DES CÉVENNES OCCIDENTALES.

nous voulons dire les roches de Kersanton et Kersantites , étudiées et décrites par M. Delesse (Annales des

fort). L'orientation moyenne est celle donnée plus

mines, tome XIX , 1851, page 164). Les caractères phy-

Dans la région Est du département de la Lozère,

siques et chimiques, les minéraux associés, tout nous porte à ce rapprochement, qui sera peut-être plus complet si nous examinons maintenant l'allure des filons de Fraidronite. La Fraidronite et ses variétés apparaissent ordinairement en filons de puissance très-variable, dont la

direction oscille entre le N.-S. magnétique et le N. 20 à 2 5" E. vrai. Il est rare qu'un filon soit isolé ; au contraire on en trouve toujours un certain nombre, parallèles, occupant des largeurs de 25 à 5o mètres, souvent plus. Or les diverses masses, que nous avons

observées dans les Cévennes, sont soumises à Une grande régularité dans leur disposition générale.

En jetant les yeux sur notre carte, on y verra, effet, la Fraidronite affleurer en bandes bien nettes, à peu près parallèles entre elles et qui se poursuivent visiblement sur de grandes étendues. Une ligne passant par Valleraugue, Rousses, Bassurels , Barre, Saint-Julien d'Arpaon, Rampon , Treguiès, serait l'axe d'une première bande de ces roches, avec une direction moyenne N. 10 à 150 E. (vrai). Une seconde zone beaucoup plus large et où la Fraidronite présente toutes les variétés que nous avons décrites, part des environs de Sctumane et Saint-Roman ; reparaît au-dessus de Gabriac, Sainte-Croix; très-large

à Saint-Martin de Lensuscle, à Nalausette, Calbanis, Pradal, Solpéran, au Rouve, à Vieiljeuve et Vidjouty, elle coupe les filons de Bluech et Pradal ; se continue à travers le granite de la Lozère, avec des modifications indiquées plus bas, et, plus loin encore dans les schistes, entre Villes-Hautes et Altier (route de Mende à Ville-

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haut.

nous retrouvons encore quelques filons isolés à Vialas et aux environs de Villefort ; peut-être se rattachent-ils aussi à quelque bande analogue aux premières. Leur allure en tous cas est la même. Tous ces filons traversent le granite et les schistes, ils coupent en général assez nettement ceux-ci ; quelquefois cependant, la Fraidronite est couchée entre les feuillets des schistes. Un fait important, au point de vue de l'âge de cette roche, c'est qu'on ne la voit pas dans les terrains stratifiés qui bordent les formations anciennes.

Quand elle pénètre dans le granite, elle ne paraît pas toujours conserver les caractères, que nous lui avons reconnus jusqu'ici. Auprès de Rampon , de Treguiès , on n'observe pas grande différence, mais près de l'Aigoual , par exemple, la Fraidronite passe à un

feldspath compacte noir avec grains de quartz trèsfréquents. Enfin quand nous avons cherché le prolongement de la seconde zone citée tout à l'heure, vers les environs de Pont-de-Montvert , nous n'avons trouvé que des

filons de feldspath gris ou blanc dirigés du N. au S. ou de N. quelques degrés E. au S.-S.-O. : ils courent dans le granite, depuis les environs N.-N.-E. de Pontde-Montvert , jusqu'auprès de Chapelle et Chamlongde-Lozère, où ils pénètrent dans les schistes. Les affleurements de ces filons feldspathiques sont ocreux ou d'un rouge brique provenant de l'altération des pyrites, qui s'y trouvent en grande abondance. A leur proximité, les schistes sont altérés, ocreux, chargés de grains TOME VI, 1854.