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CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.
éléments de la voie, pour un état donné du tracé, du matériel , de la vitesse et du trafic. L'expérience
ne peut suppléer l'observaiion.
165. Ce n'est pas qu'on n'ait tenté à diverses reprises de suppléer en partie par des expériences spéciales au défaut d'observations comparatives directes. Mais ces expériences, permettant d'apprécier seulement l'influence de la forme des rails sur la résistance transversale, ne touchent qu'à un des côtés de la question,
et laissent le champ libre à toutes les opinions sur l'importance des deux genres d'actions; forces normales, forces tangentielles, auxquelles les rails sont soumis.
166. L'accord si complet auquel les ingénieurs allemands ont été conduits, par une discussion constamment guidée par l'observation des faits, constitue assurément une forte présomption en faveur du système qui a rallié à peu près toutes les opinions. Après avoir essayé, sous toutes les formes, le rail symétrique, le rail à champignons inégaux, le rail en a, le rail américain posé sur longrines, puis sur traverses, c'est à ce dernier mode de construction qu'ils s'arrêtent unanimement. Il faudrait être bien exigeant en fait de preuves pour refuser
de voir là tout au moins une grande probabilité en faveur de la supériorité du rail américain. Dira-t-on que cette supériorité n'est pas absolue, qu'elle tient à des circonstances purement locales? Mais quelles seraient donc ces circonstances locales , dont l'influence s'étend de la mer du Nord à l'Adriatique, du Rhin à la Vistule ?
Sans doute le système américain n'est pas irréprochable; c'est une solution actuelle. Mais y a-t-il, en matière d'art, une solution qui n'en soit pas 1k, qui ne laisse pas désirer et entrevoir mieux? Aucune ; si ce n'est peut-être pour la télégraphie électrique, dont la
ÉTABLISSEMENT DE LA VOIE.
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pratique a pris possession d'emblée et d'une manière si complète, que l'imagination elle-même ne peut plus concevoir, pour cette application, que de simples perfectionnements de détail. 167. En dépit de l'expérience laborieusement acquise Les tentatiyeS d amelioration presque sous leurs yeux, les ingénieurs chargés en France faites en France n'ont generalede l'établissement des voies n'ont guère fait que tourner ment porte que sur des détails dans le même cercle, quittant le rail symétrique pour secondaires. le rail à simple champignon, ou réciproquement
- augmentant ou diminuant le rayon de la portée, l'épaisseur
du corps ; modifiant, en un mot, à peu près au hasard, et produisant, surtout pour les coussinets, une incroyable variété de types, entre lesquels le plus habile serait, à
coup sûr, fort embarrassé de faire un choix. Il eût
mieux valu s'occuper un peu moins d'améliorer le coussinet, et un peu plus de discuter sa raison d'être. Aujour-
d'hui encore on l'accepte , les trois quarts du temps, sans discussion, comme une nécessité ; ou bien, si on le repousse c'est pour recourir au principe, si sujet à caution, des supports continus, ou au rail Barlow ; on
ferme les yeux sur le résultat frappant que nous offre l'Allemagne, et on va emprunter à l'Angleterre des systèmes de voie tout au moins suspects, à en juger par leur ancienneté et par la rareté de leurs applications
dans ce pays; ou d'autres, hardis, ingénieux, très-
prônés, mais qui ont assurément peu de chance de réussir en France, si, comme tout l'indique, ils avortent en Angleterre, c'est-à-dire dans un milieu
bien plus favorable à leur développement. 168. On s'est décidé récemment, sur diverses lignes, à soumettre à l'expérience quelques conceptions très-
dignes d'un examen sérieux, par exemple celle de M. Barberot, sur laquelle je reviendrai plus tard (246). Les compagnies qui ont consenti à inaugurer ces essais TOISE VII, x855.
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