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DESCRIPTION DES MINES
CHAPITRE IL
S I. Concession de Bluech et Pradal. Histoire
des mines
de Bluech.
Les mines de Bluech furent exploitées avec quelque développement à une époque très-ancienne, Sur la date de laquelle on n'a aucun renseignement précis : quelque temps avant la révolution de 89, de nouveaux ex-
plorateurs entreprirent la mise en exploitation de ce gîte si puissant et, en relevant quelques galeries déjà ouvertes, ils furent conduits clans un dédale de travaux considérables, qu'on etribna aux Romains : arrêté par
ces anciens travaux, on avait aussitôt commencé de nouveaux ouvrages en contre-bas des premiers, entrepris l'abattage de quelques rognons de minerai laissés par les anciens. Les explorateurs de cette époque. à la tête desquels se trouvait la dame Morot de Grésigny, avaient, en même temps que le gîte de Bluech, attaqué les filons de Pradal , et ils s'étaient empressés de construire des bocards, laveries et fonderies, entre Pradal et Bluech , sur les bords de la Memente. Nous n'avons aucune donnée certaine, ni sur les sommes dépensées par la -dame de Grésigny, ni sur les résultats obtenus pendant les quelques années que dura la société qu'elle avait formée. Les documents que nous avons pu nous procurer rapportent seulement qu'en 1793, les entrepreneurs avaient déjà fait de grandes avances, sans retirer autre chose que des espérances ; les travaux sur le gîte le plus important, celui de Bluech , n'avaient pu être ,çonduits avec la vigueur nécessaire, par suite enÇ.Pre spi, de la çlissémination des ressources disponibles sur trop de points à la fois. Les travaux d'avenir indiqués par la nature du gîte et par la dispoetion des lieux
ET USINES DE LA LOZÈRE.
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avaient été projetés, mais non exécutés. Survinrent les événements de 1793 et 1794, qui forcèrent la plupart des intéressés à émigrer. Leur départ entraînait l'abandon complet de l'établissement.
En 1841, bien après l'expiration de la première concession, ces mines furent de nouveau concédées à MM. Daudè, de Ladevèze et Larguier. De 1841 a 1849, faute de capitaux, les travaux exécutés sont à peu près insignifiants. On se borne à relever quelques-unes des anciennes galeries , mais sans aucun projet arrêté. En 1849, un fermier des concessionnaires entreprend mais jusqu'en 185o, il n'exécute aucun tral'exploitation;
vail sérieux, se bornant à grapiller çà et là dans les anciens ouvrages.
En septembre 85o, les propriétaires traitent avec une société en commandite qui s'engage à mettre les mines en exploitation et à payer aux premiers un tiers des bénéfices, avec Un minimum de 1. 5o o fr. , pour chacune des deux premières années. Au début de la société en commandite, des fonds étaient promis par les associés, mais ils n'ont pas été versés. M. Bonnard, l'un des gérants commandités, chargé de la direction des travaux , reste à peu près seul et livré à ses propres ressources. Dans ces conditions, les sommes disponibles eussent pu au moins être appliquées à l'aménagement du gîte; elles auraient suffi, sinon à préparer l'avenir de l'exploitation, au moins à reconnaître la richesse en profondeur et à faciliter l'accès des capitaux pour le développement ultérieur de l'entreprise ; malheureusement, il n'en fut pas ainsi : les premières galeries commencées au milieu des anciens ouvrages ayant donné quelques quintaux de minerai, des appareils de préparation mécanique furent installés à grands frais, à la
sortie même de la mille, où l'on n'avait ni emplace-