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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
destruction lente. Les cas de décomposition signalés dans ces derniers temps ont été tellement nombreux, que plusieurs ingénieurs distingués ont émis l'opinion qu'il est impossible de soustraire les mortiers à base de chaux à l'action des sels de l'eau de mer, et qu'on ne peut espérer la durée des constructions que dans les circonstances où leur surface est protégée par des incrustations marines.
Nous ne pouvons partager cette opinion qui nous paraît trop absolue. Sans aucun doute, les végétations, les dépôts de coquillages doivent influer beaucoup. sur la bonne conservation des mortiers ; mais ce n'est pas seulement là qu'il faut chercher les véritables causes de durée. Par un choix convenable de matériaux, par un mode spécial pour chacun d'eux de préparation et d'emploi, on peut obtenir des mortiers assez denses, résistant parfaitement aux actions mécaniques et chimiques de l'eau de mer, comparables à ceux employés par les anciens, qui présentent après des siècles une solidité à toute épreuve. Si quelques-uns des accidents signalés dans les constructions récentes peuvent être attribués à un défaut de surveillance dans le choix, la préparation et l' emploi des matériaux, le plus grand nombre des cas de décomposition des mortiers doit être expliqué par la con-
SUR LES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.
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qu'il faut chercher pour les matériaux, et les précautions qu'il faut adopter pour leur préparation et pour leur emploi.
Depuis longtemps déjà on a fait dans plusieurs ports des séries d'expériences pratiques, en immergeant dans l'eau de mer et dans des cuves des briquettes de mortiers, fabriqués dans les conditions ordinaires avec les matériaux qu'on se propose d'employer. Il semble résulter des longues expériences faites au Havre que le
mode de décomposition et de conservation des briquettes dans les cuves n'est pas tout à fait le même que pour les mortiers à la mer. On ne doit pas s'en étonner, puisque les conditions sont essentiellement différentes, aussi bien celles qui pourraient déterminer la conservation que celles qui produisent la décomposition. Ce mode d'expériences est néanmoins très-utile, comme nous le dirons dans la suite de notre 'mémoire ; mais il n'est pas suffisant, et il ne faut pas lui attribuer une importance plus grande que celle qu'il possède réellement.
naissance encore imparfaite de la composition chimique
Nous avons été conduits à diviser notre travail en deux parties, l'une théorique, l'autre d'application. La première, comprenant : les analyses d'un grand nombre de matériaux hydrauliques et de mortiers, et la discussion des conséquences immédiates qu'on peut déduire de ces analyses, est due à M. Rivot ; la seconde, rédigée par M. Chatoney, contient les observations et les expériences sur le mode de préparation et
et du mode spécial de mise en oeuvre qui convient à chaque espèce de matériaux employés. L'analyse des mortiers qui résistent depuis plusieurs années et l'observation des faits pratiques bien Constatés peuvent seuls, en s'aidant mutuellement, conduire â la solution complète et suffisamment prompte de la question , en indiquant la composition chimique
d'emploi des matériaux hydrauliques. Tout en divisant ainsi le travail de manière à ce que chacun de nous fût chargé de la partie qui convenait le mieux à sa spécialité, nous desirons conserver la solidarité de l'ensemble dont nous avons avec soin discuié tous les détails. Nos travaux ont été commencés il y a déjà plusieurs
Division
du mémoire.