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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
SUR LES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.
Ces irrégularités peuvent, du reste , disparaître compiétement en raison de la prise très-lente des mortiers faits avec la chaux du Theil , et l'observation qui précède peut être considérée comme une simple recommandation de prudence.
-1 tement depuis plusieurs années, faites avec des chaux imparfaitement cuites et renfermant encore beaucoup d'acide car-
bonique. La prise a été attribuée à l'hydratation d'un souscarbonate de chaux, dont l'existence n'est pas même soupçonnée
en chimie scientifique. Nous ne connaissons aucun fait bien établi qui puisse nous faire admettre l'existence d'un pareil composé, et nous pensons que la solidification des mortiers dont il est question peut être aisément expliquée par les considérations suivantes Les calcaires employés pouvaient contenir une faible proportion de sable très-fin ou d'argile; par une cuisson impar-
faite la chaux n'a perdu qu'une partie de son acide carbonique, mais s'est combinée avec la silice et l'alumine, dont la présence a été la principale cause de la décomposition du carbonate. La chaux contenait donc : silicate et aluminate de chaux, chaux caustique en faible proportion et carbonate de chaux. La cuisson imparfaite était une condition impérieuse de la propriété hydraulique, puisqu'en laissant une grande partie de la chaux combinée avec l'acide carbonique, on ramenait la proportion de chaux caustique dans un rapport convenable avec celle très-faible de silicate et d'aluminate. La chaux dont il est question correspondait par suite à un
mélange de matières inertes avec une chaux notablement hydraulique. La prise pouvait encore avoir lieu dans des conditions favorables. Cette explication ne pourrait être renversée que par l'analyse exacte des chaux sous-carbonatées démontrant l'absence totale de la silice, et mème, dans ce cas, on ne serait pas encore en droit de présenter, comme bien constatées, les propriétés hydrauliques du sous carbonate de chaux, avant d'avoir prouvé
par l'analyse que les mortiers ne contenaient pas d'argile, de silicate, de silex sur lesquels la chaux libre put agir par voie humide. En présence de ces substances, en faible proportion dans le sable employé et se comportant comme pouzzolane, la cuisson imparfaite d'un calcaire peut être une condition indispensable de réussite.
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n° 2, n° 5, qui sont de Dans les échantillons n° bonne qualité et l'eprésentent assez bien les matériaux employés avec succès à Marseille, à Alger, et dans d'autres ports de la Méditerranée, l'alumine est en proportion négligeable, et la propriété hydraulique ne peut être attribuée qu'au silicate de chaux. La silice est à peu près le tiers en poids de la chaux, et par conséquent les produits de la cuisson des calcaires du Theil doivent contenir un mélange de silicate de chaux, susceptible de s'hydrater, avec un excès de chaux caustique, excès qui pourrait être nuisible dans des eaux peu chargées d'acide carbonique. L'échantillon n° 4, envoyé du Theil au Havre pour servir à des expériences, contient une proportion de silice notablement moindre que celle des n" 1, 2, 5, et ne provient évidemment pas des mêmes bancs calcaires. L'énorme excès de chaux libre qu'il renferme, mélangé avec le silicate de chaux actif, a dû exercer une fâcheuse influence sur la réussite des mortiers d'essai, influence d'autant plus nuisible que les eaux de la Manche , contenant moins d'acide carbonique que les eaux de la Méditerranée à Marseille, exigent des chaux hydrauliques renfermant une proportion de chaux caustique beaucoup moins forte. Les analyses des chaux de Graville , près le Havre, se rapportent aux deux bancs principaux susceptibles d'être exploités. Le banc n° 1 donne de la chaux qui se rapproche beaucoup de celle du Theil, avec la différence qu'une certaine proportion d'aluminate remplace la silicate de chaux ; le banc n° 2 ne contient pas une quantité d'argile assez forte pour que les produits de la cuisson soient employés seuls dans la préparation des mortiers hydrauliques. La comparaison des analyses (6) et (7) , relatives à la cuisson ordinaire et à la cuis-