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ÉTUDES
SUR LES TORRENTS DES ALPES.
la barrages submersibles. Afin d'expliquer clairement théorie de ces sortes de barrages et de montrer combien ils sont propres à l'usage nouveau auquel nous les destinons, nous prendrons immédiatement un exemple. Nous allons considérer un canal de réception auquel nous supposerons une largeur assez considérable pour que le torrent ne puisse en occuper qu'une faible partie, même au moment des grandes crues, ce qui est un cas assez fréquent. Nous avons dit, en décrivant les lits de déjection , que leurs limites n'étaient pas nettes et que le dépôt des matières de transport se prolongeait dans le canal de réception jusqu'à une certaine distance. Il en résulte que souvent les eaux torrentielles commencent à divaguer dans l'intérieur des gorges avant de déboucher dans les vallées. En se portant tantôt vers
du courant n'étant jamais parfaitement égale sur tous les points de la même Section, il est inévitable que certaines parties du lit soient plus affouillées que d'autres. Dès qu'il s'est établi une différence de niveau un peu sensible, les eaux se portent de préférence vers l'endroit le plus bas. Leur profondeur et leur vitesse deviennent donc plus grandes là oit l'érosion a été la plus active et par ce fait même l'érosion augmente encore. Il y a ici deux actions, alternativement cause et effet, dont l'énergie va toujours en croissant et qui tendent ensemble à concentrer le torrent sur un même point. Il en résulte un courant unique, profond, d'une puissance irrésistible; quelquefois à côté les graviers sont apparents ou recouverts seulement de quelques centimètres d'eau. Soit maintenant mn (fig. 9) le profil en long du canal de réception dont la fig. 8 offre la section transversale. Supposons qu'au point o on construise un barrage submersible occupant toute la largeur de la section, sa hauteur étant représentée par la ligne oh. Un pareil ouvrage modifiera le lit de deux manières. D'abord la pente moyenne sera diminuée en amont, et même, si l'on mène par le sommet h du barrage une ligne horizontale hi prolongée jusqu'à la rencontre du gravier, il y aura contre-pente dans tout l'espace ohi, dont l'é-
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une rive, tantôt vers l'autre, elles les corrodent et
produisent un élargissement considérable du lit hors de proportion avec le volume du courant. Soit abcd (fig. 8) la section transversale d'un canal de réception qui se trouve dans ce cas : s'il survient une crue excessive, il ne faut pas croire que les eaux occuperont toute cette étendue en présentant partout à peu près la même profondeur ; cela n'a jamais lieu. On observe constam-
ment que le torrent se jette tout d'un côté ou tout de l'autre (1). Ce fait est d'ailleurs facile à comprendre les graviers n'offrant pas la même résistance et la force (i) En général, c'est vers la rive la plus escarpée que le courant tend I. se fixer. Cette tendance, depuis longtemps remarquée, n'a pas encore été expliquée d'une manière bien nette.
Nous pensons qu'on doit l'attribuer à ce que la vitesse d'un cours d'eau n'étant jamais exactement parallèle à l'axe de son lit, est brisée par la rencontre d'une berge, lorsque celle-ci est verticale ou fortement inclinée. Il en résulte une chute
intermittente le long de cette berge qui a pour effet d'en creuser le pied.
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tendue sera d'autant plus grande que le barrage sera plus élevé. En second lieu les eaux du torrent, quand elles ,
arriveront sur le barrage, ne pourront plus comme auparavant se concentrer sur un seul point ; elles trouveront là un seuil résistant, horizontal , qui les obligera à s'étendre et à couler en nappe. Il y aura donc un élargissement considérable dans la section du courant, ce qui déterminera une diminution proportionnelle dans sa profondeur. Comme ces deux modifications sont de nature à affaiblit. très-notablement la puissance d'entraî-