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ÉTUDES
SUR LES TORRENTS DES ALPES.
mener des cailloux volumineux qui résistent à l'action
déposées. L'accroissement des alluvions retenues par le barrage n'est donc plus aujourd'hui et depuis longtemps que l'excès d'une série de dépôts intermittents sur des affouillements successifs, peu énergiques, mais
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des crues affouillantes; ces cailloux en s'accumulant sans cesse doivent former à là longue un dépôt assez épais pour que le torrent puisse s'y creuser un lit permanent. La théorie précédente n'est point une pure conception de la iheorie de l'esprit : elle est fondée sur l'observation. Nous avons précédente.
Faits à l'appui
fait construire sur le torrent de bise (Isère) plusieurs barrages dont il sera question dans la suite. L'un d'eux,
qui a 26 mètres de longueur et 2m,5o de hauteur, a été entièrement achevé dans le courant du mois de juillet 1853. Depuis cette époque, le torrent a éprouvé un grand nombre de crues, les unes fortes, les autres faibles. Voici quel a été l'effet de ces diverses crues : Celles qui sont arrivées immédiatement après la construction du barrage ont comblé très-rapidement l'espèce de réservoir créé en amont. Cet espace, ainsi ni-
velé, a présenté d'abord une surface sensiblement horizontale, puis une faible pente qui s'est accrue peu à peu et qui s'augmente encore aujourd'hui, niais de moins en moins, à mesure qu'elle s'approche d'une certaine limite que le temps fera connaître. Malgré l' accrois-
sement de la pente, la surface de l'atterrissement est restée sensiblement plane depuis 1855, sauf la présence de quelques sillons peu profonds creusés dans son sein tantôt sur un point,tantôt sur un autre. Lorsqu'il survient une crue un peu forte, les sillons disparaissent; les eaux coulent en nappe sur toute l'étendue du barrage. C'est alors que le dépôt déjà formé s'accroît d'une nouvelle
couche et que sa pente augmente. Si au lieu d'être forte , la crue est très-faible, le courant étant peu volumineux s'encaisse dans le sein des graviers. De là des sillons qui tendent à s'élargir et dont le creusement a pour effet de faire disparaître une partie des matières
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nombreux.
On voit par ces détails que l'observation confirme tous les raisonnements que nous avons faits sur l'action opposée des crues, d'après leur degré d'intensité, ou pour parler plus exactement et d'une manière plus conforme à la marche suivie dans nos études, nous dirons que c'est sur ces faits et d'autres semblables que nous avons fondé notre théorie. Il résulte de tout ce que nous venons de dire des bar-
rages submersibles que si l'on établit un ouvrage de cette espèce en travers d'un cours d'eau torrentiel, de manière à produire un élargissement considérable dans la section du courant, on obtiendra successivement deux effets distincts. En premier lieu et pen-
dant un certain temps, toutes les fois qu'il y aura une crue, qu'elle soit faible ou forte, les matières charriées s'arrêteront sans distinction de grosseur ; il y aura une retenue complète des cailloux. En second lieu, pendant une autre période de temps, s'il survient une crue excessive, les matières charriées seront encore obligées de se déposer an moins en grande partie, mais il arrivera ensuite des crues affouillantes qui attaqueront le dépôt formé, en sépareront le menu gravier et ne laisseront que les galets et les blocs trop pesants pour être entraînés ; il y aura une retenue partielle des cailloux comprenant les plus volumineux. Ces effets sont précisément ceux qui servent de base aux deux systèmes de défense que nous avons proposés. Les barrages submersibles sont donc propres à réaliser l'un et l'autre, toutefois avec un succès inégal. La plupart
Emploi
des barrages submersibles.