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CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE. 478 variée, mais jusqu'ici sans succès bien complet. Ce qu'on
peut regarder comme établi, c'est que le rail à champignons, en fer ordinaire, employé comme élément des croisements, avec tout son attirail de coussinets spéciaux, doubles et triples, donne de médiocres résultats; le système ne possède ni la dureté, ni surtout la solidarité nécessaires. Le durcissement par la cémentation, essayé sur plusieurs lignes, n'a pas tenu ses promesses, et la plupart des chemins de fer qui ont essayé ce moyen
( celui du Nord, entre autres) y ont renoncé. Il ne reste donc que deux partis : l'application partielle de mises d'acier, à la pointe et aux contre-coeurs, ou l'eniploi de fers spéciaux ou plutôt de barres d'acier puddlé, ou même fondu, ayant ou non des formes spéciales. Les pointes en acier fondu, dont l'usage commence à se réen acier fondu. pandre, font un excellent service, et il est probable que cette application se généralisera, malgré l'élévation du prix. Cette élévation tient en grande partie aux élaborations coûteuses que doit subir la matière première, déjà chère par elle-même. L'acier fondu ne prend du corps et de la finesse de grains que par un martelage répété. Après la fusion, il est à gros grains, Pointes
et semblable à la fonte. De là la nécessité de le couler en lingots,
dont la forme n'a aucun rapport avec celle de la pièce terminée, et d'arriver à cette forme par un forgeage long et dispendieux, surtout pour les pièces massives et compliquées, comme les essieux coudés, par exemple.
ÉTABLISSEMENT DE LA VOIE.CHANGEMENTS DE VOIE. 479
On emploie pour cette fabrication, qui marche régulièrement dans les ateliers de Paris, des rails du profil courant, mais en fer au bois, aussi cher, du reste, que l'acier puddlé. A
cause de sa longueur, la pointe est façonnée en deux fois, dans deux moules juxtà-posés.
La stabilité propre du rail américain est plus favorable encore à la construction des croisements qu'à celle des changements proprement dits. On obtient une solidarité assez complète en fixant la pointe : à ses prolongements par des éclisses; aux traverses par des crampons ordinaires ou mieux par des vis ou des boulons; et aux pattes de lièvre par des tirants, boulonnés ou clavetés, quelquefois avec manchon d'écartement. Il convient de réunir aussi par un tirant les deux sommets des pattes de lièvre (fig. 5). Peut-être vaut-il mieux encore que la pointe et les contre- coeurs forment un solide unique. Ainsi, au chemin de Cologne à Minden, la pointe est installée,
comme les aiguilles de changement de voie, sur une plaque d'assise en fer, sur laquelle les pièces en saillie sont rivées. La même disposition vient d'être adoptée en Hanovre. Entre autres avantages, elle a celui d'être très-commode pour l'entretien ; on n'a aucune réparation à faire sur place. Tout se réduit à l'extrac-
deux bouts de rails rabottés et boulonnés, sont généra-
tion des crampons qui fixent lb. plaque d'assise. C'est la contre-partie du croisement à pièces de rechange essayé
lement repoussées aujourd'hui, même par les ingénieurs qui tiennent à s'écarter le moins possible des
sur quelques chemins anglais, avec des chances de succès, selon moi très-médiocres.
anciens errements. Parmi les chemins de construction récents, le Central suisse est, je crois, le seul qui ait conservé cette disposition (Pl. VII, fig. 5). On est très-satisfait au chemin de Lyon des pointes façonnées à l'étampe, avec mise d'acier soudée par la
Au Sernring, la pointe est également installée sur une forte longrine. Au fond des rainures sont vissées des platesbandes en fer, destinées à offrir un appui aux mentonnets des roues pendant qu'elles franchissent la lacune. Ou a renoncé depuis longtemps aux croisillons appliqués dans le même but aux voies rectangulaires des plaques tournantes ; leur addition est bien moins motivée encore pour les croisements obliques,
Dans tous les cas, les pointes d'assemblage, formées de
même opération.
Croisements
installés sur une plaque de fer.
semrin,g.