Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
652
PAR L'ÉBOULEMENT D'UNE MARNIÈRE.
SAUVETAGE D'OUVRIERS ENGLOUTIS
crut devoir tenter une voie plus dangereuse, sans doute,
mais probablement beaucoup plus courte, en reprenant les tentatives du sieur Lamotte. Il annonça donc l'intention, tout en poursuivant avec activité l'approfondissement du puits de sauvetage, de faire de sérieux efforts pour arriver plus rapidement par l'ancien puits au but que l'on se proposait. Secondé d'abord par deux ouvriers de bonne volonté, les sieurs Dorange et Cornier, et quelques heures après par le sieur Hazard, ouvrier connu, dans tout le pays par son intelligence et par la rare énergie dont il avait déjà fait preuve en pareilles circonstances, M. Fayard commença par consolider avec soin toute la partie supérieure de la colonne du puits, de manière à assurer une retraite certaine dans le cas où des mouvements se feraient sentir au voisinage de la masse à déblayer.
Ce travail préliminaire fait, le sieur Hazard se fit suspendre à un câble de secours pour débarrasser le puits des terres éboulées qui l'obstruaient. Après avoir déblayé sur une hauteur de 2 mètres environ, on conso-
lida le terrain mis ainsi à découvert au moyen d'un cadre horizontal en sapin enfoncé à grands coups de masse, relié au moyen de madriers au revêtement supérieur, et pouvant servir de base solide pour les opérations ultérieures d'approfondissement. Ces opérations consistèrent encore à creuser avec précaution, dans les pierres et l'argile qui encombraient l'intérieur du puits,
en établissant, au fur et à mesure, une série d'anneaux de clichage doublés extérieurement avec de la paille et des fagots. Après quatre heures d'un travail assidu, le sieur Hazard et le sieur Fessard , autre ouvrier, d'une habileté et d'un courage également éprouvés, eurent enlevé tous les débris et purent guider successivement l'ascension
655
au jour des trois malheureux ensevelis depuis près de quarante-huit heures.
A ce moment, le puits de sauvetage n'avait guère qu'une quinzaine de métres; il en restait 17 à faire dans des terrains mouvants, où l'on devait compter trois à quatre heures par mètre d'avancement, boisage compris.
On peut donc dire que l'idée hardie conçue par les ouvriers du treuil et le sieur Lamotte , reprise par M. Fayard, contre l'avis de presque toutes les personnes présentes sur les lieux, et exécutée avec autant d'habileté que de résolution par les quatre ouvriers nommés plus haut, et au premier rang desquels il faut compter le sieur Hazard, a eu pour résultat d'abréger de plus de moitié les opérations du sauvetage.