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RAPPORT SUR L'APPLICATION DE L'APPAREIL
fourneaux et pour les chemins de fer. A la fin de 1854, les compagnies de chemins de fer, notamment celles du Nord, de l'Est, d'Orléans et du Midi, voyant qu'elles
ne pouvaient suffire à leur consommation, même en achetant du coke de toute qualité et à tout prix, se sont sérieusement préoccupées de rechercher les moyens
de substituer, en totalité ou en partie, la houille au coke dans le chauffage des locomotives. La question ne se présentait donc pas seulement pour ces compagnies au point de vue de l'économie ; il s'agissait pour elles d'assurer la marche régulière du service important qui leur est concédé. Des essais du même genre se faisaient d'ailleurs dans le Palatinat, en Angleterre, en Prusse; le ministre des travaux publics de ce dernier royaume a même suivi avec un intérêt particulier les résultats obtenus par la compagnie de l'Est, tributaire, comme on sait, du bassin houiller de Saarbrück. La tentative de la compagnie de l'Est a commencé en avril 1854. Faite d'abord sur une petite échelle, elle a été successivement étendue, et, à partir du 1" juillet de la même année, toutes les machines à marchandises
du réseau ont dû consommer exclusivement de la houille. La compagnie n'a, du reste, rien négligé pour
arriver à la connaissance exacte de la vérité sur ce problème intéressant, et elle a fait immédiatement des efforts multipliés pour obtenir une combustion complète de la houille : la fumée constitue, en effet, l'objection unique que semble présenter l'emploi de la houille en nalure dans les machines locomotives, eu égard à
l'article du cahier des charges d'une concession de chemins de fer qui porte que « les machines locomotives devront consumer leur fumée. » M. l'ingénieur en chef des mines Sauvage, ingénieur en chef du matériel et de la traction des chemins de
DE M. DUMÉRY AUX MACHINES LOCOMOTIVES.
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fer de l'Est, s'était notamment mis en relation avec un ingénieur civil, M. Duméry, qui, à la suite de l'ordonnance de police du ii novembre 1854 , prescrivant aux propriétaires d'usines à vapeur de se mettre en mesure de brûler leur fumée, avait inventé un ingénieux dispositif pour la combustion sans fumée de tous les combustibles dans les foyers de générateurs fixes (1), et revenir l'appliquer avec le même succès aux machines locomotives. Les ingénieurs du contrôle des chemins de fer de l'Est suivaient avec soin cette intéressante expérience, et tenaient l'administration supérieure au courant des résultats. Après de longs et inévitables tâtonnements , sur lesquels il serait aujourd'hui sans intérêt de s'arrêter, ces résultats ont paru dernièrement assez satisfaisants pour que la compagnie ait autorisé M. Duméry à faire l'application de son système à la machine à vo ageurs n° 75, la Ville de Lizy, affectée à un service régulier entre Paris et Meaux. M. Duméry a sollicité de l'administration une constatation officielle des résultats de son essai ; la commission chargée, le 5 juin dernier, de cet examen, auquel ses membres ont procédé isolément ou réunis, et en se concertant avec l'inventeur, vient maintenant en rendre compte. Comme le remarque M. Duméry, il ne se propose en aucune manière de brûler la fumée une fois qu'elle est formée ; ses efforts tendent à ne point en permettre la formation. A cet effet, reprenant l'idée, émise déjà théoriquement, mais non encore suivie d'une réalisation pratique, de l'introduction du combustible frais au-dessous (i) Cet appareil a été l'objet de deux notes publiées dans les tomes VIII, p. moi, et X, p. 553, de la 5' série des Annales des mines, où il est décrit et comparé avec un foyer ordinaire. On sait que l'Académie des sciences l'a jugé digne, en 1856, du prix Montyon.