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MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.
se trouve au contact des laves a bien un peu souffert; mais c'est seulement dans quelques endroits, tandis qu'ailleurs elle n'est pas altérée (1). » Toutefois, le plus souvent le calcaire au contact des laves prend une structure cristalline. Il devient plus ou moins grenu ; il peut même se changer en calcaire saccharoïde ou en marbre. Ce métamorphisme résulte de l'action de la chaleur ,
S 28.
Structure cristalline.
combinée avec la pression. Il a été reproduit dans le laboratoire, et il est complétement connu depuis les belles expériences de sir James Hall, Bucholtz, Cassola, Haussmann et Faraday. Je ne m'arrêterai pas plus longtemps sur ce sujet; j'observerai seulement que le cal-
caire peut prendre la structure cristalline et saccharoïde sous une pression et sous une température peu élevées. On ne doit d'ailleurs pas en être surpris ; car ne
voit-on pas les stalactites et les couches calcaires les plus récentes devenir, sinon saccharoïdes, au moins lamelleuses et cristallines, sans aucune intervention de S 28.
Prédazzile.
la chaleur ? On trouve quelquefois sur les flancs du Vésuve une roche assez remarquable qui a d'abord été signalée par
Klaproth. C'est un calcaire grenu et gris bleuâtre. Quand on le calcine, il donne une eau légèrement ammoniacale. Il contient aussi un peu de chlore et d'acide phosphorique. M. Roth , qui en a fait récemment l'analyse, a montré qu'il a la même composition que la prédazzite , et qu'il renferme environ un atome de carbonate de chaux et un atome d'hydrate de magnésie (CaO, CO2 Mg0 , HO) (2). (s) Faujas de Saint-Fond. Minéralogie des volcans, p. 172. (2) Zeitschri 1 des deutschen geologischenGesellschaft.1851, p. 140.
LAVES.
D'après M. Damour, la prédazzite ne constitue pas une espèce minérale, et on doit la regarder comme un simple mélange de carbonate de chaux avec de l'hydrate de magnésie. Je remarquerai toutefois que ce mélange présente des caractères assez constants ; de plus, il s'est formé près du Vésuve, et aussi près du mélaphyre, dans le Tyrol : la prédazzite peut donc être considérée comme une roche. Elle s'observe près du contact des roches volcaniques et trappéennes.
Son gisement montre bien qu'elle a une origine métamorphique; mais sa composition paraît indiquer une action aqueuse combinée à l'action ignée. Lorsque des roches calcaires et marneuses sont nié-
tamorphosées au voisinage des laves, elles peuvent
5 30. Silicateset
donner lieu à des réactions très-complexes. Il se pro- Minérauxdivers°
duit alors des minéraux très-variés et surtout des silicates contenant de l'alumine, de l'oxyde de fer, de la chaux, de la magnésie. Les blocs calcaires de la Somma nous offrent un exemple remarquable de ce métamor-
phisme. J'ai étudié antérieurement le calcaire saccharoïde de la Somma, et les nombreux minéraux qu'il renferme (1) ; je me contenterai donc d'observer ici que ce calcaire présente tous les caractères du calcaire saccharoïde produit par le métamorphisme normal : il est vraisemblable, d'après cela, que la chaleur a joué
dans sa formation un rôle moins important que ne semble l'indiquer son voisinage du Vésuve ; c'est ce que montrera la suite de ce mémoire.
En résumé, lorsque la roche éruptive est une lave, le calcaire a généralement été métamorphosé. Le plus souvent il a pris la structure cristalline, et il (i) Bulletin de la société géologique, 2' série, t. IX , p. 126.
S 31. Résumé. Laves
et Calcaires.