Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 320]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

ET LE NORD DE L'ANDALOUSIE.

entre ce terrain et ceux du même âge de la haute SierraMorena ou de l'Estramadure.

exclusivement siliceuses. Dans le premier cas, elles

De quelque côté qu'on pénètre dans le coeur de la province de Huelva, on est frappé de l'uniformité du panorama : des plateaux, souvent très-étendus, où la vue n'est arrêtée par aucune ondulation importante; au-dessus des plateaux, des montagnes isolées ou plutôt des crêtes déchiquetées s'élèvent de loin en loin, comme des ruines alignées sur une direction constante. Les plateaux ou parties basses sont toujours composés

de schistes ou grauwackes schisteuses; les crêtes, au contraire, sont formées de porphyres, de roches porphyroïdes ou de jaspes, qui jouent ici, au moins sous le rapport orographique, le même rôle que les quartz et quai tzites de la haute Sierra-Morena. Une des lignes de crêtes semblables les plus importantes est celle qui, partant des environs de Rio-Tinto et du Castillo de las Guardias, se poursuit à l'ouest vers

la frontière de Portugal. On en voit d'autres entre le Cerro et Calarias, entre Valverde, Tharsis et l'A losno , etc. Caractères

Sous le rapport lithologique, les roches de transition

des roches de transition se présentent rarement avec leurs caractères normaux, sur les points les amas pyriteux ; OÙ elles ne sont aux environs de la zone occupée par pas métamorphisées.

6f

VOYAGE DANS LA SIERRA-MORENA

61 o

pour les retrouver, il faut s'éloigner un peu de ceux-ci et des roches éruptives ou métamorphiques qui les accompagnent presque toujours. Ainsi, sur les rives de l'Odiel , entre Gibraléon et Tharsis; entre les lignes de crêtes qui passent à Calarlas, Valverde, d'une part, et à Rio-Tinte, au Cerro, etc., de l'autre, on peut particulièrement observer les grauvvackes , les phyllades et les schistes argileux on ardoisiers qui occupent la plus large place dans cet ensemble.

Les grauwackes sont tantôt argileuses, tantôt presque

sont souvent schisteuses, en bancs assez minces, com-

posées alors d'une pâte argileuse ou argilo-feldspathique dans laquelle sont des petits noyaux ou fragments de quartz gris, vert ou noir et une foule de petites taches ocreuses. Dans le second cas, la grauwacke est à

grains plus fins, beaucoup plus dure; enfin, elle est alors aussi en bancs plus épais. Les fragments comme la pâte sont assez souvent micacés. Les schistes avec lesquels alternent les grauwackes sont toujours assez fissiles, d'un bleu noirâtre, violacé ou grisâtre, quelquefois satinés, doux au toucher ; enfin, généralement peu solides, ils donnent une poussière fragmentaire qu'emporte aisément.la moindre pluie. A part certains bancs de grauwacke très-siliceuse,

qui ressemble à de vrais grès avec un grain parfois extrêmement fin, je n'ai pas rencontré de quartzites comme ceux qui ont été signalés dans la haute SierraMorena et en Estramadure. Mais les jaspes sont trèsabondants dans toute la zone occupée par les amas pyrito-cuivreux. Ce sont eux généralement qui forment ces crêtes déchiquetées, figurant si nettement la direction des couches, entre lesquelles ils sont intercalés en bancs discontinus. Opaque et colorée en rouge plus ou moins foncé, avec des taches d'une teinte de vermillon, cette roche est d'une très-grande dureté : c'est à cette propriété qu'elle doit de rester ainsi en crêtes souvent très-élevées au milieu des couches qui l'encaissent.

Je n'ai pas été assez heureux pour rencontrer de restes fossiles dans aucune des roches précédentes. Là où elles ne sont pas altérées par le voisinage de roches éruptives, les couches de transition de la province de Huelva se suivent avec une direction et une

Allure

de couches de transition.