Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 372]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

71[4

MÉTAMORPHISME DE LA 150011E ENCAISSANTE.

conséquent, elle a éprouvé le même métamorphisme qu'au contact des roches trappéennes (S 49) On vient de voir que l'anthracite résulte géné_

ralement d'un métamorphisme de la houille. Telle paraît être son origine la plus habituelle. Elle se forme d'ailleurs jusque dans les roches éruptives elles-mêmes.

Nous avons constaté déjà qu'elle s'observe clans les roches trappéennes (p. 156); nous devons ajouter ici qu'elle se rencontre aussi dans les roches granitiques. Il suffira de citer, comme exemple, le porphyre dc Schcenfeld près d'Altenberg en Saxe. Du reste l'anthracite se montre quelquefois dans des filons et jusque dans des gîtes métallifères. En effet, d'après M. Blum, à Wurtzbach , il se trouve dans les filons de quartz qui traversent le schiste argileux. A Kongsberg , on sait qu'il accompagne le minerai d'argent. Enfin dans le Hartz , à Rehlilibel en Saxe, et à Ryd-

darhyttan en Suède, il est associé à des minerais de fer. Dans ces derniers gisements, il provient vraisemblablement de matières bitumineuses. L'anthracite s'est donc produit dans des circonstances extrêmement variées; aucune d'elles cependant n'accuse une origine ignée proprement dite. Sa présence dans les filons de quartz et dans les gîtes métallifères porterait plutôt à admettre une origine aqueuse (5 45, 49), 133.

C. HOUILLE.

Lorsque la houille se trouve au contact ou seulement

clans le voisinage des roches granitiques, elle paraît généralement avoir été changée en anthracite. Je citerai cependant un exemple de métamorphisme dans lequel la houille s'observe au contact de filons métallifères; car, la formation des filons métallifères offre des rapports assez intimes avec celle des roches granitiques.

715

ROCHES GRANITIQUES.

La collection de l'École des Mines m'a présenté une houille de Swansea qui est légèrement altérée au contact d'un filon pyriteux. Le filon renferme de la pyrite de fer. A sa salebande, on observe des zones alternantes de pyrite de fer et de houille terne plus ou moins impure (Pl. VI, fig 4).

Puis vient une houille brillante qui se divise en prismes triangulaires ou plutôt en cônes. Ces cônes ressemblent à ceux qui se rencontrent dans diverses couches du terrain houiller d'Angleterre, et qui sont nommés cone in cone corals. Leur axe est à peu près perpendiculaire à la salebande sur laquelle s'appuie leur base. Ils portent des stries très-fines à leur surface,

mais dans leur intérieur la houille est compacte. Ils présentent l'apparence d'une scie. La houille qui forme ces cônes a une densité de 1,435 qui est assez élevée. Quand on la calcine, elle dégage des gaz combustibles qui brûlent avec une longue flamme. Elle donne un coke gris, très-boursouflé, à éclat métallique. Sa cendre est gris brunâtre. J'ai trouvé dans un essai : Houille conique de Swansea. Carbone. Cendres.

Perte au feu Somme.

72,39 7,61 20,00 100,00

Cette houille est donc très-légèrement modifiée au

contact d'un filon ou d'une veine de pyrite de fer. Elle est terne et plus ou moins imprégnée de pyrite ; en outre, elle a pris une structure conique. Toutefois elle est restée brillante, même à quelques centimètres du contact, et elle renferme encore une grande pro-; portion de matières bitumineuses.

Siruclure conique. Filon. métallifère

et Houille.