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(312 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
voulais développer le fait dans ses détails. Je me bornerai donc à rappeler brièvement les événements principaux qui amenèrent, vers le milieu du mye siècle, l'abandon successif de toutes les mines toscanes. Parmi les événements politiques, je citerai en premier lieu les guerres intestines. Ainsi Massa succombe enfin, vers
1346, sous les coups répétés de la république de Sienne, et avec la chute de la liberté, qui entraîne l'exil volontaire ou forcé des plus riches familles du pays, périt aussi l'industrie massetane. Les courses d'aventuriers ravageant les campagnes, et offrant aux ouvriers mineurs qui viennent se mettre à là solde des condot-
tieri, un gain plus élevé et une occupation plus attrayante ; les pestes et la famine, faisant irruption coup
sur 'coup et se remplaçant comme à l'envi, tout concourt à dépeupler les cités et les champs, et achève d'enlever au travail des mines le peu de bras qui restaient disponibles. Des circonstances économiques fâcheuses viennent se joindre aux événements déjà si malheureux que je viens
de citer. Un abaissement considérable se fait sentir dans le prix des métaux, probablement par la cessation
des croisades, et par suite aussi de l'extension que prennent à cette époque les mines allemandes. L'argent subit presque subitement une baisse énorme, et l'évêque de Volterra, qui percevait à Montieri une re-
devance d'une corbeille de minerai sur quatre, doit se contenter désormais d'une sur huit. En 1355, il ne peut plus payer la dîme à l'empereur d'Allemagne, parce que, dit-il, depuis plusieurs années les mines ne produisent plus, sans doute depuis 1348, époque de la peste. Et l'empereur d'Allemagne, Charles IV, le libère de la dîme, et reconnaît les justes raisons qui ont rendu les mines improductives : les guerres et les pestes qui
PENDANT L'ANTIQUITÉ ET LE MOYEN AGE.
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ont désolé ces contrées, et les courses d'aventuriers voisins
qui ont occupé le pays (1).
A l'abaissement du prix des métaux, et surtout de l'argent, du cuivre et du plomb, il faut joindre le taux élevé de l'intérêt de l'argent qui se prêtait alors à Flo-
rence et à Sienne à 25 et même à 5o p. ioo. Il faut ajouter aussi le haut prix de la main-d'oeuvre, par suite des enrôlements des Condottieri, et de l'entier dépeuplement des villes et des campagnes, enfin des crises commerciales dont l'histoire n'a plus offert d'exemples.
Les Bardi , et avec eux les plus riches banquiers de Florence, les Scali , les Peruzzi, les Acciajuoli , etc., faisaient, vers les années 1550-5o, une faillite successive de près de ioo millions de notre monnaie actuelle ! Il n'en a pas fallu autant aujourd'hui pour amener la
crise financière que nous venons de traverser, et qui, bien que de courte durée, a paralysé tant d'entreprises industrielles (2). Et maintenant, pour terminer cette notice, et pour État d mines répondre aux personnes qui pourraient demander ce dans cetemesemoire rode dan que les mines dont j'ai parlé sont devenues dans la (i.) Tu asseris prdictra argenti fodime jamdiù defuerint, et
quasi steriles sint effect, et insuper tam propter guerras
quam etiam mortalitatum pestilentias, diutiùs vigentes in par-
tibus, qu mortalium omnia genera consumpserunt, nec non
propter violentas manus vicinorum, qui terras quamplures tuas propterea occuparunt, nos igitur.... etc. (Diplôme de l'empereur Charles IF à l'évêque de
Volterra.) (2) Je dois beaucoup, pour la connaissance de tous les détails économiques cités dans ce paragraphe, aux bienveillantes communications d'un économiste aussi savant que modeste. M. Ulrich, aujourd'hui directeur des mines de l'Ile d'Elbe. J'ai tiré aussi grand profit de la lecture de son remarquable ouvrage : Condizioni econorniche dell' industria mineralogica in 'Pomma durante il medio evo