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A cause de l'allure un peu froide du haut-fourneau le jour où ces premières fontes avaient été recueillies, j'avais à craindre
que la liquation en couches de diverses compositions en fût
contrariée et que les premiers résultats que je venais de constater ne fussent pas définitifs. Je retournai prendre de nouveaux échantillons un jour que l'allure était plus chaude, le laitier toujours un peu noir, mais
la fonte blanche, même un peu lamelleuse et parfaitement fluide à la coulée. Trois échantillons, correspondant aux couches extrêmes et à celle de la demi-hauteur du creuset, furent recueillis ce jourlà ; voici les résultats de mes recherches sur leurs teneurs en carbone, soufre, silicium et phosphore ( ces fontes renferment des traces d'arsenic et des proportions sensibles de métaux terreux et notamment d'aluminium, mais j'ai négligé ces
éléments, la recherche des quatre premiers suffisant au but que je me proposais) Carbone. Silicium Soufre Phosphore
n° 1. . 3,00 3,12 1 30 0,285
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TRAVAUX DE 1858.
EXTRAITS DE CHIMIE.
)
n° 2.
no3
3,25 3,12 1,25
3,15 3,12 1(2) 1,03 0,214
non dosé.
Ces résultats [2] concordent donc avec les précédents [1], pour montrer qu'au moins en fonle blanche, il n'y a aucune régularité dans la distribution des impuretés contenues dans la fonte, et qu'elle ne parait pas se liquater, dans le creuset du haut-fourneau, par couches de diverses natures. Cependant, à cause du mode même de coulée adopté à TerreNoire: coulée à très-gros jet pour affinage, je pouvais craindre que la sortie de la fonte ne s'effectuât pas sans trouble dans le creuset, et, par suite, sans mélange de fontes peut-être diffé-
rentes et séparées , à l'état de repos. C'est alors que je m'adressai à MM. Prenat à Givors, dont les hauts-fourneaux marchent alternativement en moulage et affinage et dont la coulée se fait à jet mince et lentement. 20 Fontes de Givors.
Je ne fis d'ailleurs recueillir que deux échantillons : l'un au début de la coulée, l'autre à la fin. Le jour où ils furent pris, le haut-fourneau était en bonne allure de fonte truitée pour forge, les laitiers contenant une proportion plus qu'ordinaire
de chaux. Les minerais passés, à l'exception du minerai des houillères qui n'entre pas dans les charges de Givors, sont les mêmes qu'à Terre-Noire : on passe toutefois à Givors des proportions variables de minerai de l'île d'Elbe. Le no t, qui occupait le point le plus bas du Creuset, était une fonte blanche sublamelleuse ; le n° o, au contraire, fonte grise grenue, occupait le point le plus élevé. Cette première différence, déjà constatée d'ailleurs dans plusieurs fonderies au coke des bassins du Rhône et de la Loire, semble concorder avec les observations faites il y a déjà long-
temps , dans les fonderies de fonte à acier du Rhin, par M. Stengel (voyez Annales des mines, 1828, t. IV, p. 245). Cet auteur remarque, en effet , que dans la fonte rubanée , la
partie blanche est toujours au-dessous, tandis que la bande grise occupe la partie supérieure des masseaux. M. Stengel ajoute que les fontes blanches et grises existent ensemble dans le creuset du haut-fourneau et qu'elles se sépa-
rent l'une de l'autre soit dans le creuset même, soit dans la fosse où on les coule ; cette séparation serait uniquement due à leurs différences de pesanteurs spécifiques. (La fonte blanche lamelleuse ayant une densité de 7,68 à 7,70, et la fonte grise 7 à 7,10.) Voici les proportions de carbone, soufre, silicium, phosphore et manganèse que j'ai trouvées dans les nosn et 2 de Givors : Carbone. Silicium Soufre Phosphore Manganèse.
001, 5,750 p. 100 3,640 0,486 1,758 0,700
no 2. 4,000 3,260 0,480 1,482 0,210
N. B. La teneur en phosphore est très-élevée, mais je rappelle que ces hauts-fourneaux marchent souvent en moulages fins et qu'on recherche, parmi les minerais calcaires, ceux réputés comme les plus phosphoreux, qui donnent les fontes les plus fluides.
Ici, l'on observera des différences de composition entre les fontes du dessus et du dessous du bain contenu dans le creuset
du haut-fourneau ; elles sont peu considérables, il est vrai, mais assez grandes pourtant, au moins en ce qui regarde le carbone, le silicium et le manganèse, pour qu'on ne puisse pas les attribuer à des erreurs d'analyse. Ce qui frappe avant tout, dans ces résultats, c'est que parais-
sant confirmer l'hypothèse d'une séparation intérieute des