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FABRICATION DU COKE.
tandis que le coke des autres fours est en morceaux très-allongés. Cette différence dans la manière dont s'opère la distillation produit encore un autre effet. Dans un four quelconque, à mesure que l'opération s'avance, le coke produit forme une voûte qui arrête en partie le dégagement des gaz provenant de la masse intérieure. Ces gaz ne peuvent sortir que par les fissures qui se dé-
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clarent dans la croûte de coke. Plus cette croûte sera épaisse et plus le travail deviendra difficile. Or, dans les fours à sole chauffée, la distillation ayant lieu des deux côtés à la fois, le maximum de cette épaisseur est égal à la moitié de la hauteur de la charge. Dans les autres, elle atteint à la fin de l'opération la hauteur totale de la charge. On voit donc que les fours à sole non chauffée doivent être larges et peu élevés; à égalité de hauteur, ils doivent marcher beaucoup plus lentement que les fours à sole chauffée. Enfin le tirage est beaucoup plus énergique dans les
fours à sole chauffée, malgré les nombreux circuits effectués par les gaz. La chaleur développée par leur combustion est énorme, et ils arrivent au bas des cheminées avec une température beaucoup plus élevée que dans les cheminées des fours à sole non chauffée. On emploie pour fabriquer le coke de grands ou de petits fours; ceux que DOLIS allons décrire appartiennent tous à la première catégorie. Les petits fours ont
l'avantage de cuire en peu de temps, de produire par conséquent une grande quantité de coke en vingt-quatre
heures. Mais, si l'on tient surtout à la qualité, les grands fours paraissent préférables; la déperdition de chaleur y est proportionnellement moins grande, et la distillation est plus complète. Dans la construction d'un four quelconque on fait
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en briques réfractaires toutes les parties qui doivent toucher la flamme ou les gaz. Derrière se trouve généralement une enveloppe en briques rouges ; les massifs se font en maçonnerie de moellon ou en terre pilonnée. On emploie le mortier ordinaire pour toutes les parties qui ne doivent pas toucher le feu ; mais pour les autres on prend du mortier réfractaire, formé de deux parties de ciment réfractaire pour une de sable blanc. Parmi les briques réfractaires, il faut distinguer les briques plates, les briques coniques pour voûtes, et les briques spéciales placées généralement aux angles comme raccordement : celles-ci sont les plus chères. La fonte et le fer entrent aussi dans la construction des fours : le fer sert à consolider la maçonnerie. La dilatation des matériaux fait subir aux fours des efforts énormes ; on ne peut donc leur appliquer les règles des constructions ordinaires; l'expérience a donné les dimensions de leurs différentes parties. Quand un four vient d'être construit, il faut com-
mencer par sécher la maçonnerie ; pour cela on y
allume un feu de grosse houille dont on augmente progressivement l'intensité. La durée de cette opération varie suivant que le temps a été plus ou moins humide pendant la construction ; elle a varié de quinze jours à deux mois. Pendant ce dessèchement, il faut observer souvent comment se comporte la maçonnerie ; si l'on aperçoit des lézardes ou autres accidents, on s'efforce d'y remédier s'il en est temps encore. Quand le four est prêt, on introduit une charge moitié de la charge ordinaire, et on l'augmente progressivement jusqu'à ce qu'on ait atteint le roulement régulier. Alors le four reste constamment rouge ; après le défournement, la charge suivante s'enflamme aussitôt qu'elle arrive dans le four.