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COLLOT . — ENV . D' AIR-EN-PROVENCE .
5 avril
pays que nous décrivons, une marche parallèle à l'avancement des sédiments : ils se sont transportés dans chaque étage près de la limite des dépôts, pour disparaître de la région après les couches à Ammonites transversarius et A . Arolicus, lorsqu ' une assez grande profondeur d'eau eût recouvert notre sol tout entier (1). Un mouvement inverse paraît avoir commencé un peu avant le dépôt de la faune de Berrias, déterminant la formation de sédiments plus grossiers et un peu moins uniformes, amenant ensuite le remplacement d ' une faune de Céphalopodes par une faune où les Lamelli branches jouent de beaucoup le principal rôle . Enfin il a abouti à l'émersion totale de notre sol, aucun dépôt marin ne se montrant audessus du Néocomien. La mer ne s'était pas retirée loin au sud, puisqu'elle accumula ses dépôts pendant le reste de l'époque crétacée s,ur les parties méridionales des Bouches-du-Rhône et du Var . Mais on sait, grâce aux travaux de M . Matheron, que, vers la fin de cette époque, de nouveaux mouvements convertirent la portion qui baignait notre pays en lagunes saumâtres, et finalement en une nappe d ' eau douce où se formèrent les lignites de Fuveau . Cette nappe s ' étendit au nord, à l'époque où commencèrent à se déposer les couches de Velaux (2) et de la fabrique de soude de Saint-Paul, qui supportent les couches plus connues de Rognac ou Garurnnien lacustre de M . Leymerie . Une longue série de couches lacustres, qui commence à ce moment, forme la plaine et les collines entre Sainte-Victoire et. l'Arc, et se développe à peu près identique de l'autre côté de la montagne, dans la plaine de Rians. Il ne faudrait pas croire que les montagnes actuelles fussent parfaitement découvertes à cette époque . Des lambeaux témoins, pris dans des plis ou des failles et ainsi protégés contre l ' érosion, ont subsisté au milieu des masses secondaires qui séparent ces deux bassins . L'un est au Puits de Rians, un autre au Bas-Vacon, un troisième au passage à niveau de Lameinaud près Meyrargues . Ces témoins prouvent que de grandes surfaces aujourd ' hui dépourvues de dépôts ont été recouvertes autrefois . Ils font présumer la continuité entre les formations de cet âge que nous trouvons réparties sur tout notre littoral méditerranéen avec des caractères identiques, dans le Var, les Bouches-du Rhône, Vaucluse, l'Hérault, l'Aude, jusqu'en Espagne . Une immense nappe d'eau paraît avoir couvert toute la région. (1) J' ai précédemment fait ressortir que de l' autre côté du Rhône, l ' Hérault a été soumis à des mouvements parallèles à ceux-là (Bull . Soc . géol ., 3' sér ., t . III, p . 389). (2) Voir les travaux de M. Matheron, notamment dans le compte-rendu de la réunion de la Société géologique à Marseille en 18ê4 .
