Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
444 Existence de l'eau dans les roches.
ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.
Avant d'examiner ce dernier rôle de l'eau, il semble
naturel de voir jusqu'à quel point sa présence a été possible dans les roches.
Faible quantité d'eau suffisante pour réagir sur les silicates à une haute température.
Remarquons d'abord qu'il résulte des expériences déjà citées, qu'il ne faut qu'une quantité d'eau trèsminime pour produire, dans des conditions de pression et de température convenables, des changements extrêmement prononcés. On ne peut, en effet, voir sans étonnement qu'une transformation aussi complète, dans l'état chimique et physique du verre, soit obtenue
par une quantité d'eau égale environ au tiers de son poids. L'eau de constitution de
certaines roches a pu suffire pour la production
du phénomène. Eau de pénétration. Les roches les plus compactes
sont poreuses.
Son arrivée
Ceci fait comprendre que l'eau de constitution de certaines roches, telles par exemple que les argiles, ait
suffi pour déterminer le métamorphisme, lorsque la température est venue lui donner le pouvoir de réagir sur les éléments auxquels elle était associée.
Quant aux roches qui ne renferment pas d'eau de constitution, remarquons d'abord qu'aucune n'est dépourvue d'une certaine quantité d'eau dite eau de carrière. On ne peut pas comprendre que cette eau soit logée autrement que dans les pores de la roche. Toutes les roches sont donc poreuses et ce qui se passe dans la. coloration artificielle de l'agate prouve que les pierres en apparence les plus compactes sont pénétrées par un liquide, en vertu de la seule forcé de la capillarité. On ne peut pas nier que si l'eau parvient à s'insinuer,
dans les roches à l'aide de crevasses, dans le revêtement solide du globe, est favorisée
par la pression à une profondeur seulement égale à celle de la mer, hydrostatique, qui peut etre elle y acquière une pression de plusieurs centaines d' af-très-considérable, mosphères, à l'aide de laquelle elle pénètre plus facileet par la capillarité, ment peut-être dans les pores les plus ténus des roches,
surtout à la température qu'elle possède à une semblable profondeur. Cette action est sans doute aidée
EXPÉRIENCES ET CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES.
445
par la capillarité, dans des limites dont nous ne pouvons avoir aucune idée.
Du reste les roches fussent-elles tout à fait imperAttaque de méables, dès que l'eau est douée de lafaculté d'attaquer proche en proche prouvée leur surface, il ne faut plus que du temps pour que son par l'exemple action se propage de proche en proche à des distances du verre. considérables. En effet, dans les tubes retirés préma-
turément, j'ai constaté que l'attaque avait lieu par couches successives, de telle sorte qu'il existait, au
milieu de la paroi du verre, une partie transparente et tout à fait inaltérée. Ainsi, que l'eau des roches soit de constitution ou de L'eau peut produire pénétration, nous sommes en droit, dès que la tempé- dans les terrains stratifiés rature vient à s'élever convenablement, d'en attendre le même ordre des actions comparables à celles qui se sont produites de phénomènes que dans nos expériences, aussi bien que dans les roches dans les roches éruptives. éruptives. C'est du reste ce qui va être vérifié dans un exemple
aussi concluant que saisissant, qui abonde en faits
nouveaux, et a le double mérite d'être contemporain et de s'être opéré dans des conditions aujourd'hui parfaitement connues. CHAPITRE VI. MÉTAMORPHISME CONTEMPORAIN PIE PLOMBIÈRES.
Le béton que les Romains ont étendu à proximité des Des zéolithes produites points d'émeigence des sources thermales est composé se sontdans de fragments de briques et de grés bigarré sans mélange toute une nappe de béton romain de sable, et cimenté par de la chaux. Il repose tantôt sur sous l'influence de le granite lui-même, tantôt sur le gravier d'alluvion. l'eau minérale. Sous l'action prolongée de l'eau minérale qui pénètre continuellement dans le massif de béton, j'ai reconnu que le ciment calcaire et les briques ont été en partie TOME XVI, 1E59.
30