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ATMOSPHÈRE.
AZOTE ET MATIÈRES ORGANIQUES.
qu'elle renferme, indépendamment de l'azote, de l'ammoniaque, de l'acide nitrique, ainsi que des matières organiques azotées. Les eaux météoriques dissolvent ou enveloppent comme d'un réseau les diverses substances en suspension dans l'atmosphère, et elles les entraînent dans leur chute en produisant un effet analogue à celui
d'un précipité d'alumine qui se dépose dans une liqueur; aussi le brouillard, la neige et la grêle en sontils plus fortement chargés que la pluie. D'après M. Barral, dans une eau pluviale, on trouve quelques
dixièmes de milligrammes à 4 milligrammes par litre ; dans l'eau de la rosée, il y a environ 6 milligrammes
et près de 5o milligrammes par litre dans l'eau du brouillard. Dans un brouillard épais de Paris, il y avait
même jusqu'à 137,85 d'ammoniaque (1). On peut admettre que les eaux météoriques contiennent en
moyenne 0,74 millig. d'ammoniaque par litre. Il y a donc moins d'ammoniaque dans les sources, dans la mer, dans les fleuves et dans les eaux qui coulent à la surface du sol que dans les eaux de pluie et dans les eaux météoriques. Il y en a surtout beaucoup dans la neige, dans la rosée et dans le brouillard. L'acide nitrique existe dans la pluie, mais particulièrement dans la neige et dans la grêle, où il atteint quelques milligrammes par litre. Les matières organiques azotées de l'atmosphère ont d'abord été signalées par Brandes et elles se retrouvent dans toutes les eaux météoriques. Leur proportion
a été déterminée par M. R. A. Smyth au moyen
d'une liqueur titrée d' hypermanganate de soude qu'il faisait agir sur un volume d'air constant (2). Il a re(s) Boussingault. Comptes rendus, t. .XXXVI, p. 184., et t. xxxvII, p. 207 et 798. (2) Hermann Kopp und H. Will. Jahresbericht über die Forschritte der Chemie, 1858, p. 108; 5859, p. u6.
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connu ainsi que le volume de la liqueur titrée susceptible d'être décoloré était 53 dans la ville de Manchester,
14 dans ses environs, 2,8 dans un bois près de Chamouny, 1,4 au lac des Quatre-Cantons. Les matières organiques de l'air sont donc en proportion très-variable et elles augmentent beaucoup dans les villes, surtout
dans celles qui consomment une grande quantité de combustibles.
Du reste, elles existent aussi dans la neige ; en effet, M. Marchand y a trouvé, sur 1.000 parties, 0,024 de matières organiques azotées, ainsi que 0,001 de bicarbonate d'ammoniaque et 0,002 de nitrate d'ammoniaque. Les matières organiques trouvées dans les eaux météoriques sont visiblement fournies par l'atmosphère. Elles proviennent des animaux et des végétaux vivant à la surface de la terre, dont les débris sont facilement
entraînés, lorsqu'ils sont réduits à un état de ténuité suffisant et lorsque l'air est agité. Elles proviennent aussi d'êtres microscopiques, dont les germes, répandus
dans l'atmosphère, deviennent, d'après les belles recherches de M. Pasteur, l'origine de la vie dans les infusions et dans les liqueurs capables de fermenter (1). En outre, la combustion et les émanations gazeuses répandent encore dans l'atmosphère divers produits 'volatils qui résultent de la destruction des matières organiques. Enfin, des matières inorganiques sont également en suspension dans l'atmosphère, et leur quantité augmente beaucoup avec son état d'agitation. Elle deviennent quelquefois très-considérables, comme l'appren(s) Comptes rendue, 7 février, 7 mai, 5 septembre et 9 noPotiche. Hélerogénie ou Traité de la génération spontanée. Paris, 1859. Ehrenberg. Travaux divers vembre 1860.
Comptes rendus de l'Académie. Observations de MM. Mine-. Edwards, de Quatrefages, fiumas, Cl. Bernard sur le même sujet.
S 90.
Poussières.