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REVUE DE GÉOLOGIE
élevées de notre globe. Les découvertes géologiques faites
dans l'archipel arctique par le capitaine M'el in tock le capitaine Sh er ar d Osborne et leurs compagnons ont bien démontré ces changements; et il faut. reconnaître qu'il est difficile dans l'état actuel de la science d'expliquer d'une manière complétement satisfaisante les variations de climats qui se sont produites sur un même point aux différentes époques géologiques. Les faits observés sont les suivants
Sir E douar d Bel c her a trouvé des os d'ichthyosaure à l'île Exmouth, latitude 770 16', longitude 96°, à 57o pieds audessus du niveau de la mer.
Le capitaine sh erar d Osborne a trouvé deux os d'un
Mouvements
du sol. Manche.
reptile voisin du teleosaurus sur la colline du Rendez-Vous, latitude 76" 2 2' N., longitude loft' 0, dans l'île Bathurst. Le capitaine M. 'CH n tock a trouvé plusieurs ammonites très-voisines de celles du lias d'Europe, à Point Wilkie, île du Prince Patrick, latitude 76° 15' N., longitude 1170 O. Nous ajouterons d'ailleurs que l'existence de la flore houillère a été constatée dans les régions polaires. D'après M. S. Haugh t on, si l'on admettait la distribution actuelle de la terre et de l'eau sur notre globe, on serait conduit à supposer qu'à l'époque à laquelle les fossiles jurassiques et les plantes du terrain houillier vivaient au pôle, l'équateur n'était pas habitable par les espèces terrestres ou marines. Parmi les théories qui peuvent être imaginées pour expliquer les faits, M. S. Haughto n en indique trois : 1^ un refroidissement séculaire du globe; o" un changement d'axe de la terre; 3" une distribution différente de la terre et de l'eau. Cette dernière théorie lui paraît mériter la préférence et il se propose de la développer ultérieurement. Le sol est soumis, comme on le sait, à des oscillations lentes; parmi les contrées dans lesquelles elles se sont produites, mentionnons d'abord le littoral de la Manche oô elles ont été bien constatées, même depuis les temps historiques. Ainsi, d'après M. Bo nissent (i), en 709 le monastère du mont Saint-Michel fut construit en pleine forêt, à dix lieues de la mer,
POUR L'ANNÉE i860. 415 île. Vers l'année 12/14 une marée formidable fit pénétrer la mer jusqu'à 24 kilomètres dans les terres. Ces envahissements de la
mer paraissent se continuer de nos jours, notamment dans la baie de la Hougue et dans le havre de Carteret. Les affaissements du sol sur le littoral dela Manche sont encore démontrés par l'existence de tourbières et de forêts qui ont été trouvées sous la mer. En 181.2, à la suite d'une tempête, de la Fruglaye a suivi sur une longueur de sept lieues une forêt sous-marine
composée des arbres qui vivent actuellement dans le pays. Cette forêt s'étend jusqu'à une grande distance du rivage; et lorsque la mer se retire assez loin, les habitants de quelques villages voisins du littoral utilisent même les bois qu'elle fournit. M. J. Cl eg h or n (i) a aussi observé des forêts submergées aux
L'He de Crète permet encore de constater nettement des Us de Crête. oscillations du sol, et M. V. Raulin (o), qui a étudié ses alluvions marines émergées. a reconnu un exhaussement d'une vingtaine de mètres depuis la période actuelle. Les faits sont surtout bien évidents sur la côte septentrionale; tandis que dans la presqu'île de Sitia, les dépôts des plages n'atteignent guère plus d'un mètre au dessus du niveau de la mer. Les officiers anglais qui se sont occupés de l'hydrographie de l'île de Crète, MM. Ley c ester et T. Spr a tt, ont également observé cet exhaussement de l'île; d'après M. T. Sp rat t, à Matala et sur quelques autres points, il y aurait en outre un abaissement postérieur de la côte orientale. Enfin M. O. Li eber (3) a encore signalé des mouvements Caroline du Sud, lents éprouvés par le sol sur la côte de la Caroline du Sud. Ils ont produit et produisent encore des changements bien visibles
et bientôt après la forêt fut submergée et le mont devint une (t) British Association for the advancement of science, 1859 Description physique de Vile de Crète, 625. (1) Extrait des séances du congrès scientifique de France tenu à Cherbourg au mois de septembre 1860. - Repense aux questions géologiques.
Caithnes,
environs de Caithuess; il y en a notamment à Lybster, dans les baies de Wick et de Sinclair. Elles se sont formées à l'embouchure de cours d'eaux, et les végétaux qu'elles renferment sont ceux qui croissent encore sur leurs bords. Si elles se trouvent maintenant au-dessus du niveau de la mer, il faut l'attribuer à une élévation du sol qui est d'ailleurs bien démontrée par l'exis. tenue de patelles à un niveau supérieur à celui des plus hautes marées.
Anzerie. J., 1859, XXVIII, 355.
181.