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FUSION DE L'ACIER
AU FOUR A RÉVERBÈRE.
il nous sembla que le tirage était moins bon et la flamme à l'intérieur du four moins ardente qu'a la première fusion. Cela pouvait s'expliquer par trois causes: 1.° l'humidité des conduits et des fondations de la cheminée ; 20 le chômage
de la longueur encore trop grande du canal de coulée: Le laitier: liquide comme de l'eau, continua de couler, remplit la poche, et déborda même par dessus. Cependant on avait préparé un nouveau bouchon plus gros, et l'on parvint à fermer le trou de cOulée. On perdit quelque temps pour accrocher l'anse de la poche, dont la disposition était intparfaite. La poche fut enfin enlevée au moyen de la grue èt amenée au-dessus de la lingotière cylindro-conique préalablement flambée au goudron, chauffée et descendue dans une fosse. On voulut soulever la quenouille pour couler par le fond. Mais il se trouva que la quenouille de fer, trop faible ou insuffisamment garnie de terre, s'était coupée, ou
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d'un four à puddler voisin du nôtre et aboutissant à la même cheminée ; 5' une certaine infériorité de qualité dans la houille. Pendant la fusion, on éprouva de grandes difficultés pour ouvrir et refermer les portes du four. Les frettes en fer des obturateurs en briques réfractaires rougissaient sous l'in fluence des dards de flammes sortant par les joints, se dilataient et se collaient aux parois. Il était de plus très-difficile de sonder le bain en introduisant des baguettes obliquement par les portes. Pour remédier à ces inconvénients, on perça au fleuret deux trous verticaux de om,o4 de diamètre dans
la voûte, l'un au-dessus du trou de coulée, l'autre un peu en avant c-lu petit autel, à l'extrémité de la sole. On put aisément sonder le bain en introduisant par ces trous des baguettes de fer.
Malgré l'allure moins bonne du four, tout l'acier était en pleine fusion à sept heures et demie du soir, après cinq heures de feu. On le tint liquide pendant une heure encore avant de pratiquer la coulée. Celle-ci fut effectuée à huit heures et demie, après six heures de chauffage. L'acier fut reçu dans une poche garnie et chauffée comme pour la coulée de la fonte de fer, mais percée par le fond et pourvue
d'une soupape dite quenouille, comme à la précédente fusion. Le jet d'acier qui s'écoula était blanc bleuâtre, parfaitement liquide, et ne lançait que peu d'étincelles. Lorsque le laitier commença à se montrer, on recueillit clans une petite poche une partie du liquide mélangé d'acier qui s'écoulait, et on le coula dans une lingotière de 2 o kil. pour obtenir un échantillon du métal. On fit de suite boucher le trou de coulée. Mais le bouchage fut manqué par l'ouvrier, partie à cause,de la trop faible dimension du bouchon, partie à cause
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plutôt fondue dans l'acier pendant la manoeuvre de la poche. On se résolut immédiatement à couler dans la lingotière en
versant avec la poche, comme cela se pratique pour la fonte de fer. Mais, la poche étant pleine d'une grande quan-
tité de laitier nageant sur l'acier, ce laitier très-liquide tomba le premier dans la lingotière, et se figea contre Ses parois sur une épaisseur de om,005 ou om,006. Le métal arrivant ensuite se moula dans cette enveloppé dé laitier figé, en faisant remonter et déborder par-dessus l'orifice de la lingotière le laitier demeuré liquide. Enfin, dans Ce mode imprévu de coulée, une certaine quantité d'acier fut versée hors de. la lingotière. Cet accident nous convainquit qu'il valait mieux, pour opérer la coulée, placer la lingotière dans une fosse pratiquée devant l'embrasure du four, ajuster la poche sur l'orifice, et lever la soupape aussitôt que l'acier serait écoulé du four. De cette manière, on évitera le transport de la poche pleine d'acier et les pertes de temps qu'il occasionne. Désirant nous assurer, par le poids du lingot obtenu, si la sole avait bien résisté, nous ne fîmes pas recharger le four et laissâmes tomber lentement la température. D'ailleurs nous n'avions pas un second poste d'ouvriers pour travailler la nuit, la fonderie ne marchant que le jour.