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DANS LE SALZKAMMERGUT.
EXPLOITATION DU SEL
La situation des salines favorise partout, dans le Salzkammergut, ce facile écoulement. Le procédé d'exploitation employé consiste donc à lessiver l'argile salifère, par un courant d'eau. Ce courant peut être continu ou discontinu; on peut, dans une chambre, admettre de l'eau jusqu'à saturation et puis faire écouler l'eau saturée tout d'un coup; on peut aussi faire sortir de l'eau à mesure qu'on en introduit de nouvelle et régler la sortie et l'introduction de façon
que l'eau qui s'écoule soit toujours saturée de sel. De là deux méthodes d'exploitation : le lavage discontinu et le lavage continu. On exploite en outre accessoirement du sel gemme par une troisième méthode, par la méthode ordinaire d'abatage.
Des deux méthodes de lavage, la première est la plus ancienne ; la seconde est une innovation récente qui n'est encore employée qu'à titre d'essai. Elle est fort peu connue et peu comprise jusqu'ici ; mais les avantages qu'elle semble promettre me font un devoir de l'étudier dans ce mémoire,
à l'égal de l'ancienne méthode. Conditions du lavage ordinaire. - Les trois modes d'ex-
ploitation se rencontrent simultanément clans la saline d'Hallstadt. Avant de les décrire chacun en particulier, il est nécessaire d'entrer dans quelques détails sur l'exploitation par lavage continu, dont les exigences ont déterminé la direction de tous les travaux exécutés dans la mine.
Considérez, au milieu du gîte, une vaste cavité dont le plafond parfaitement horizontal est pétri de sel, et dont le fond est composé d'argile dessalée ; supposez à cette chambre
une hauteur quelconque, de quelques mètres, et introduisez-y de l'eau douce par une ouverture pratiquée au plafond. Cette eau tombe sur le limon qui couvre le fond de la chambre, dissout le sel qui tapisse l'argile des parois latérales, ronge peu à peu ces parois en même temps que son niveau s'élève, et se sature de plus en plus. Les couches
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d'eau saturées, plus denses, se tiennent alors au fond de la chambre ; par-dessus s'élève une série continue de couches d'eau plus ou moins saline, superposées par ordre de den-
sité, de telle façon que la couche supérieure est de l'eau pure, ou au moins l'eau la moins salée. Admettez qu'on introduise l'eau douce assez rapidement pour que la couche supérieure ne soit pas arrivée au point de saturation quand elle atteint le plafond de la chambre. A partir de ce moment, l'eau se sature principalement aux dépens du sel qui tapisse le plafond; celui-ci s'élève peu à peu, tandis que l'argile tombe au fond de la chambre, et au bout d'un certain temps la dissolution se sature au point voulu ; on cesse alors l'introduction de l'eau douce, et l'on fait écouler l'eau saturée hors de la chambre. Voilà une période de lavage complète. Forme de la chambre. Quelle transformation la chambre a-t-elle subie pendant ce temps? Elle s'est déplacée en hauteur, son plafond et son plancher s'étant tous deux élevés.
D'autre part, son diamètre a augmenté ; car l'eau douce introduite a rongé plus ou moins les parois de la chambre primitive ; de plus la corrosion du gîte au plafond s'est opérée à la fois dans le sens vertical et dans le sens horizontal. Donc, à un niveau quelconque, le diamètre de la chambre a augmenté. Cette augmentation n'est pas la même partout ; les couches liquides supérieures étant moins char-
gées de sel que les couches inférieures, en dissolvent nécessairement davantage dans le même temps ; donc la chambre s'évase par le haut. Nous considérerons provisoirement sa forme comme celle d'un tronc de cône renversé, dont l'angle des génératrices avec l'horizon serait voisin de 45 degrés.
Anciennes exploitations. - L'exploitation du sel, à Hallstadt, remonte au temps des Romains ou même des Celtes; mais la méthode du lavage y fut importée seulement vers l'an 1311 par des mineurs venant de Hall, en Tyrol.