Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 214]

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FOYER FUMIVORE,

SYSTÈME TENBRINCK MODIFIÉ.

la grille, si la fumosité de la houille ne s'y oppose pas.

Leur minceur même doit contribuer à les conserver au feu

3-.5o

Je n'avais pas la ressource que présente la grille du foyer Tenbrinck, d'avoir une alimentation faible et continue proportionnelle au temps, au sommet de la grille, et cette condition s'est présentée d'abord comme indispensable à remplir. C'est cette considération qui m'a conduit à courber la partie supérieure du barreau de la grille, comme l'indique le dessin, partie que j'ai recouvert d'une plaque pleine en tôle, à l'instar de la plaque du foyer Tenbrinck. J'ai obtenu ainsi une petite cavité prismatique d'environ 1,2 décimètre

quarré de section sur une longueur égale à la largeur du foyer, donnant à peu près ii à 1 2 litres de capacité. C'est une petite réserve qui permet d'augmenter d'autant la charge au sommet et de parcourir à i et 1/2 kilomètre de plus, avant que les premiers intervalles des barreaux ne se découvrent, si le mécanicien s'oublie quelques instants ; car le charbon qui y est accumulé glisse très-bien à son tour au moment venu, par les trépidations de la machine. J'ai fait l'application des barreaux triples ayant 7 1/2 millimètres d'épaisseur et laissant 7 1/2 de jour entre eux dans toute leur longueur, et ainsi, autant de jour que de plein.

Ces barreaux fonctionnent bien, avec le charbon prussien, et permettent de brûler le tout-venant. Peut-être avec des houilles gailleteuses et fumeuses, serait-il préférable de revenir à une plus grande épaisseur et un plus grand intervalle,

si les cendres ou mâchefers sont de nature à obstruer les vides quand ils sont petits, davantage et plus vite que quand ils sont grands, et ainsi intercepter le passage de l'air et aug-

menter la fumée ; c'est une étude à faire pour chaque nature de charbon. Quoique minces, les barreaux employés à l'est durent, et dureront longtemps ; cela est un fait acquis. La machine 248 a fait déjà un parcours de 25.000 kilomètres avec un jeu de ces barreaux, depuis la fin de juin ; ils sont encore en assez bon état pour durer encore toute une année.

puisque l'épaisseur ordinaire de 20 à 22 millimètres se trouve

répartie en trois épaisseurs de 7 1/2, et la même masse de métal se trouve rafraîchie par une surface- trois fois plus grande. Conséquemment, l'air qui passe par la grille doit être mieux chauffé, ce qui est certainement un très-grand avantage pour l'économie de combustible. On a essayé sur une autre ligne l'emploi de barreaux ayant des vides de largeur inégale : 5 à 6 millimètres au sommet, et s'élargissant progressivement vers le bas. Cette disposition a sans doute été pratiquée en interprétation du principe énoncé par M. Tenbrinck, que la houille doit entrer dans le foyer sur une plaque pleine pour distiller avant de brûler; on a voulu ainsi avoir une combustion faible au sommet et augmentant progressivement. Mais on n'a pas fait attention que la distillation se continuant au delà de la plaque pleine ne trouverait plus, à mesure que le charbon s'éloigne de plus en plus de la soufflerie, la quantité d'air nécessaire pour brûler une bonne partie de la fumée par la grille même, quantité qui subsiste avec des vides parallèles égaux aux pleins. Il doit en résulter une disposition à fumer, surtout avec les houilles difficiles ; c'est ce qui arrive dans le cas auquel nous faisons allusion. Il semble que l'exagération de la grandeur de la soufflerie ne peut pas servir de correctif au mauvais effet d'une grille semblable, puisque

la fumée doit, autant que possible, être brûlée à sa naissance, et que cette condition est moins facilement satisfaite. L'observation précédente est vraie, surtout dans notre foyer plus que pour le foyer Tenbrinck, puisque la charge se fait relativement à plus grosse dose, subitement, sur une surface de la grille plus grande et plus exposée au rayonnement, et que la distillation étant plus instantanée et plus abondante, exige au premier instant une plus grande masse d'air venant soit par la grille, soit par la soufflerie; il

est possible que pour les houilles très-fumeuses, comme