Annales des Mines (1863, série 6, volume 3) [Image 39]

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AOURCES THERMALES

encore augmenté, tandis que celui des anciennes sources a diminué. Pour partager cette opinion, les personnes qui ont connu l'état des lieux n'ont qu'à remarquer le bouillonnement considérable que forment l'eau et les gaz au-dessus du sondage ; tandis que le mouvement semblable qui existait autrefois au-dessus de l'ancienne source n° 2, correspondante à l'orifice du puisard, a presque entièrement cessé. La température moyenne des eaux de l'hôpital militaire se trouvait d'ailleurs alors augmentée d'environ cinq degrés centigrades. Action de l'eau minérale sur le tube. - Peu de temps après que le tube en bois a été soumis à l'action de l'eau minérale, on a malheureusement remarqué un dégagement d'acide sulfhydrique qui a été en augmentant pendant plusieurs mois. Cet acide ne se faisait pas seulement sentir par son odeur caractéristique, il attaquait le cuivre et même le plomb. Ce fait est à remarquer, attendu que ce dernier métal résiste parfaitement à l'action de l'eau minérale pure, ainsi que nous l'avons constaté nous-même en examinant un tuyau de ce métal placé dans la partie inférieure du puisard civil, et qui date des Romains. Ce dégagement d'acide sulfhydrique est incontestable-

ment dû à l'action des sulfates sur la substance végétale. L'action est favorisée par la température qui s'élève

jusqu'à 66 degrés centigrades, et sans doute aussi par la pression qui est d'environ quatre atmosphères au bas de la colonne. Si cette action se borne aux parties solubles du bois ( la séve) , l'inconvénient sera faible ; mais si elle s'étend sur le ligneux proprement dit, si elle en disjoint seulement les fibres, il faudra changer les tubes et les remplacer par d'autres en cuivre. Le plomb , qui se conserve bien, a l'inconvénient d'être trop mou. Actuellement (1862) le dégagement du gaz sulfhydrique a con-

sidérablement diminué, mais il n'a pas absolument cessé. Nous devons ajouter cependant qu'en 1857 nous avons vu

DE BOURBONNE-LES-BAINS.

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retirer du puisard civil une pièce de bois de chêne qui y séjournait depuis un assez grand nombre d'années (depuis quarante ans, dit-on) pour supporter le tuyau de la corde à noeuds servant au montage des eaux, et qui cependant se trouvait dans un bon état de conservation. C'est ce fait qui, joint à une raison d'économie, nous a engagé à employer des tuyaux en bois. Au moment où nous avons fait ces sondages, nous connaissions le mémoire de Lebrun, mais non le procès-verbal de Devaraigne. Du reste, lors même que nous les eussions connus tous deux, nous n'aurions pas pu tirer parti de leurs opinions contradictoires relativement à la manière dont les divers matériaux se comportent dans l'eau minérale de Bout.bonne. Lebrun dit que le cuivre se conserve mal, et qu'il a dû faire étamer les chapeaux de ce métal, qu'il avait placés au- dessus des sources du puisard militaire, pour empêcher l'introduction des corps étrangers. Devaraigne, au contraire, déclare que le cuivre se conserve parfaitement bien (comme

nous l'avons indiqué en mentionnant les pièces qu'il annonce avoir été trouvées en 1785, dans les caveaux antiques près du puisard du bain public), mais sans dire toutefois qu'il les a examinées. Peut-être d'ailleurs a-t-il confondu du bronze avec du laiton ou cuivre jaune. Il déclare que le bois de chêne rencontré dans ces caveaux était décomposé,

tandis que quelques bouts de planches de sapin étaient bien conservés, et seulement devenus plus flexibles. Nous ne pouvons pas admettre cette déclaration. Devaraigne et Lebrun, qui ont trouvé de nombreux débris végétaux, le premier dans les sources civiles, et le second dans les sources militaires, n'annoncent pas même que quelques-uns de ces débris aient été en bon état de conservation. Ceux que nous avons examinés nous-même en très-grande abondance,

lorsque nous avons fait curer le puisard civil en 1857, étaient tous fortement altérés. Nous pensons que le bois et le cuivre ne se conservent qu'imparfaitement. Les sulfates