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FOURS A CUVE,
en Amérique un brevet pour un haut fourneau à section allongée et à double rangée de tuyères parallèles, disposées à peu près comme dans les fineries anglaises. Cependant ce n'est qu'en 186o qu'il paraît avoir construit le premier fourneau de ce genre à Newburg , dans l'état de New-York (*). Ce projet de l'ingénieur Alger a été du reste discuté dans les Proceedings of the South-Wales inslitute of Engineers, 1858, p. 155, et par M. Abt, le directeur de l'usine de Malapane (Silésie) en 1859. D'autre part, le directeur des usines du prince Démidoff, M. le général major Waldemar Raschette, a été breveté aussi, en Russie, en France, en Angleterre, etc., pour un four à cuve analogue, et médaillé pour son invention à l'exposition universelle de 1862. Nous ne connaissons pas la date du brevet russe, et par suite il nous est impossible de dire à qui appartient en réalité l'invention des fours à section allongée et à double rangée de tuyères parallèles; mais à l'ingénieur des mines russe paraît au moins appartenir le mérite d'avoir le premier construit et fait marcher plusieurs grands fourneaux du système en question. Les renseignements que nous donnons ci-dessous sont extraits d'une notice manuscrite, adressée récemment à la commission des Annales par M. Ch. Aube', ingénieur des mines à Saint-Pétersbourg et fondé de pouvoirs du général Rascliette. Nous les donnons tels quels, sans pouvoir les garantir, mais nous avons pourtant lieu de les croire exacts, sauf quelques exagérations que nous nous hâtons de signaler. M. le général Raschette appelle son fourneau normal et universel. 11 le suppose en effet propre à toute espèce d'opérations métallurgiques et propose de l'appliquer non-seulement au traitement des minerais de fer, de cuivre, de plomb, d'argent, de nickel, etc., mais encore à la fusion des minerais de platine et de zinc, et à la fabrication directe de l'acier fondu! On nous dispensera sans doute de réfuter cette pré(*) Hartmann, 186o. Métallurgie du ter, p. 178.
A SECTION RECTANGULAIRE OU OVALE.
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tention , et nous nous hâtons de dire que trois hauts fourneaux à section allongée marchent, depuis 186o, pour la fabrication de la fonte, à Nishné-Tagilsk , à Wirshisetzki et à Nishné-Turinsk , dans l'Oural, et que trois fourneaux analogues, pour la fusion des minerais de cuivre, sont en activité, depuis plusieurs années, à Nishné-Tagilsk , et, depuis 1861, à Bogolowsk et à Perm.
Les trois hauts fourneaux à fer, établis dans l'Oural, d'après le nouveau système, ont seulement 5o pieds anglais (9m,15) de hauteur. La cuve a la forme d'un tronc de pyra-
mide renversé à base rectangulaire ; les parois s'évasant uniformément depuis le fond du creuset jusqu'au gueulard. On ne donne pas les dimensions' de ce dernier ; mais on indique comme volume total de la cuve 2. 000 pieds cubes
(56-',6o). A la hauteur ordinaire, au-dessus du fond du creuset, se trouvent, dans chacune des deux longues faces,
six tuyères parallèles, disposées de façon que chacune d'elles correspond au milieu de l'intervalle des tuyères opposées. Dans les côtés étroits du creuset rectangulaire sont deux avant -creusets avec tympes ordinaires et trous de coulée.
La production de ces hauts-fourneaux au charbon de bois, par uti heures, est de 3o tonnes, ce qui fait au plus 2 mètres cubes de vide intérieur par tonne de fonte produite dans les vingt-quatre heures, et seulement sept heures pour la descente des charges. C'est comme on voit une marche très-
rapide, puisqu'en général on compte 5 à 6 mètres cubes par tonne de fonte. Mais cette production si forte est due, non à la forme des fourneaux, mais à l'abondance du vent et à la richesse exceptionnelle du minerai, qui est du fer oxydulé à 67 p. ioo de rendement. On sait en effet que, dans les fours circulaires toscans, où l'on traite le minerai de l'île d'Elbe, la descente des charges est encore plus rapide et le volume à peine d'un mètre cube par tonne de fonte produite dans les vingt-quatre heures.