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Houes plongés dans des couvertures chaudes furent remon-
tés à la lampisterie, placés dans des lits et transportés à l'hôpital de la forge. Restait le troisième prisonnier, un enfant que ses camarades Privat et fours avaient laissé enterré dans le charbon menu (nous verrons plus bas dans quel but) clans la remontée même où ils s'étaient abrités pendant l'inondation. 11 fallait pour aller le chercher, parcourir le travers banc et suivre l'allongement de niveau dans la touche n° i jusqu'à la remontée SS sur une longueur de 5o mètres au moins, les lampes ne brûlaient pas, et dans la crainte de trouver l'acide carbonique en quantité suffisante pour faire périr nos hommes, nous dûmes installer un ventilateur à l'entrée
de la lampisterie et amener l'air par de gros tuyaux d'abord, puis par des tuyaux de petit diamètre, clans le travers banc et dans la galerie de niveau de la couche n° 1, Pendant qu'on avançait ainsi, M. Chalmeton et le géomètre Bernard coururent à l'hôpital de la forge. Privat leur expliqua très-clairement, la place où ils avaient laissé leur camarade. Bernard redescendit aussitôt dans la mine et arriva avec M. Courroux au bas de la remontée où se trouvait Marius qui répondait à leur appel. N'écoutant que son désir d'arriver le premier, M. Courroux monta sans lampe dans laremontée et prit entre ses bras Marius, qui l'embrassait en pleurant ; il le descendit doucement aidé de Bernard, jusqu'à la galerie de niveau, où se trouvaient tous les secours nécessaires. Marius fut remonté à là lampisterie et transporté à l'hôpital auprès de ses camarades. La même salle réunissait alors les cinq ouvriers retirés vivants des mines de Lalle. Privat, Heurs et Marius étaient demeurés dans la mine depuis le vendredi ii octobre jusqu'au vendredi matin 25; ils avaient passé quatorze jours dans la mine et treize jours sans aliments. Nous avons recueilli de leur bouche les renseignements suivants :
TRAVAUX DE SAUVETAGE.
CATASTROPHE DES MINES DE LAUE (GARD).
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Hours et Privat mineurs travaillaient vers l'extrémité de la couche n° 1 dans un dépilage. Marius Joseph était leur rouleur. Celui-ci en ramenant sa benne vide au chantier leur dit que l'eau entrait dans la mine, et presque aussitôt ils la virent arriver ; ils prirent alors une remontée et s'engagèrent dans le couloir à remblais pour gagner le niveau de 5o mètres et le travers banc de la lampisterie ; le couloir à remblais était obstrué ; Marius parvint à passer le premier en faisant une trouée par un effort désespéré, et ses deux camarades
passèrent après lui ; arrivés au niveau de
5o mètres ils furent suivis par l'eau et n'eurent que le temps
de grimper dans la remontée SS qui leur offrait un abri très-commode, parce qu'elle se terminait en galerie presque horizontale ; leurs lampes avaient été éteintes par le courant d'air ; ils se couchèrent par terre et entendirent l'eau monter ; elle gagna même en hauteur pendant plusieurs heures, nous ont-ils affirmé, et ils furent obligés à deux ou trois reprises de se reculer, fait assez difficile à expliquer, car le niveau des eaux dans les puits a baissé naturellement et assez rapidement d'une dizaine de mètres après l'inondation ; ils entendaient un vacarme effrayant dans la mine provenant des éboulements du mouvement des eaux et des explosions de l'air comprimé. Privat avait une montre à répétition qu'il faisait sonner à 'plusieurs reprises, mais qui s'arrêta le samedi matin à 2 heures 5/4. Ces hommes se trouvaient alors comme leurs camarades Mouton et Thérond dans une cloche d'air comprimé par une
différence de niveau d'eau de 32 mètres ce qui donnait au début ; mais au bout de une pression totale de quelques heures cette pression était réduite à 5't-,2 par l'abaissement des eauk, et diminua dès lors jusqu'à la pression ordinaire atteinte le 21 octobre par l'épuisement. Le volume de l'espace rempli d'air comprimé a été le premier jour de 6o mètres cubes.
Privat et Hours se tenaient serrés les uns contre les