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FABRICATION DES ANCRES 474 dans un de ces feux. Quand les deux pièces sont suffisam-
ment chauffées on les soude au simple marteau de forgeron. Cette opération effectuée, on reporte les deux pièces ainsi assemblées dans l'un des deux feux, et dans l'autre on met le second bras. Quand la chaleur est suffisante, on soude avec le même marteau de forgeron. Une simple exposition du procédé de soudure suivi à Wotkinsk en fera ressortir les nombreux avantages. Mais auparavant nous croyons utile de dire qu'à Wotkinsk on avait adopté jusqu'en 1855 le même procédé 'que celui suivi à Guérigny. A cette époque, M. Jossa, ingénieur des
mines, y substitua le mode de fabrication consistant à réunir les trois parties à la fois sous un marteau-pilon. L'atelier comprend : 10 deux fours à réchauffer où l'on chauffe les deux bras de l'ancre ; 2° un troisième four où l'on réchauffe la crosse. Deux de ces fours sont chauffés au charbon de bois et le troisième au gaz. On demandera pourquoi cette différence de combustible. H faudra répondre simplement que les fours .1;
étaient tels, et qu'on a voulu les utiliser. Il n'y a donc pas de raison théorique ou pratique pour faire l'un des fours différent de l'autre. Il est bon de faire remarquer que ces fours servent encore en outre à une infinité d'usages. Ainsi, par exemple, on y réchauffe les tôles, cylindres de laminoirs, etc. Devant chacun de ces fours est une grue dont les bras de levier sont tels qu'ils peuvent concourir vers un centre occupé par un marteau-pilon pesant 5.84o kilogrammes. Avant d'entrer dans les détails de la fabrication, rappelons
que les pièces au nombre de trois, deux bras et la crosse, constituent l'ancre. Comme il s'agit de les réunir, on comprend que chaque pièce, au point de jonction, doit être plus mince et plus étendue que dans le restant du corps. Ceci était utile à noter pour se rendre compte de deux opérations Ultérieures.
EN FRANCE ET EN RUSSIE.
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Les pièces étant supposées assez chaudes, on les porte sur l'enclume du marteau-pilon, au moyen des grues, afin de les tailler à dimensions égales dans chacune d'elles. Ceci fait, toujours au moyen des grues, on remet les pièces dans leurs fours respectifs où on les chauffe au blanc
soudant. Cela fait, on les retire et on les reporte sur l'enclutLe, dans l'ordre suivant : i° On dispose le premier bras horizontalement sur l'enclume; 2° Puis on superpose la crosse ; 5° Enfin le second bras. Et cela de manière que les parties plus grandes se superposent exactement ainsi qu'on les a taillées. C'est à ce moment que le contre-maître mesure l'enver-
gure du bras et examine si la superposition est bonne. Aussitôt qu'il s'est assuré de la bonne position des pièces, il donne le signal au mécanicien, et le marteau tombe de toute sa puissance.
Pendant que les pièces ainsi assemblées sont encore chaudes, on retaille le tout au point de jonction, afin de remédier à tous les dérangements qui auraient pu se produire. Ainsi formée, l'ancre va au feu de forge au charbon de bois pour être achevée. A ce feu se trouvent un contre-maître,
un sous-contre-maître et trois manuvres. Pourtant, pendant la soudure, tous les ouvriers de l'atelier doivent être présents afin de pouvoir porter aide au besoin, car on comprend que c'est là l'opération principale, et que par suite, il faut y apporter tous ses soins. On peut par cette disposition fabriquer des ancres depuis 480 kilogrammes jusqu'à 5.760 kilogrammes. Si un jour on devait aller au delà de ce poids, on ne rencontrerait pas la moindre difficUlté.
Résumons en quelques mots les avantages de ce mode de soudure. D'abord nous pouvons constater une grande promptitude 'rom IV, 1865. 32