Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
82
INFECTION DES SOLS.
çonnerie, selon que les odeurs prédominent. Cet état de choses, presque exclusif aux maisons anciennes, tend rapi-
dement à disparaître, par suite de l'extension des égouts publics et de la surveillance des autorités sanitaires. Dans les autres villes, la réforme est moins avancée. On y voit encore quantités de fosses ouvertes ou middens, qui sont le vrai réceptacle national. On en portait récemment le nombre à plus de 5°. 000 pour Manchester, 2 O. 00o pour Liverpool, autant pour Birmingham, et ainsi de suite pour les autres villes. Les demeures aisées elles-mêmes n'en sont pas exemptes et ont souvent une organisation mixte, qui consiste à envoyer aux égouts les .matières provenant des cabinets des maîtres, et au midden celles des lieux des domestiques, ainsi que les résidus de la cuisine, des foyers, etc. Afin de diminuer les infiltrations, on met quelquefois les
middens en communication avec l'égout au moyen d'un tuyau qui part du fond et qui est pourvu d'une grille serrée pour empêcher la sortie des matières solides. On trouve aussi des fosses couvertes, mais en beaucoup moins grand nombre. Quand on le peut, on les fait déboucher aux égouts, par un tuyau placé à la partie supérieure, de sorte que les liquides s'écoulent tandis que les solides s'accumulent. Cet état de choses est rare dans les maisons nouvelles, qui sont drainées aux égouts, conformément à la loi. Ainsi, tandis qu'au centre même des villes, des habitations considérables ont des fosses, dans les quartiers extérieurs, au contraire, à 2 , 5 et h kilomètres, des maisons plus modestes sont drainées avec toutes les recherches modernes. Tel est le contraste qui s'offre aux yeux quand on parcourt les environs de presque toutes les grandes villes. Les localités secondaires sont relativement plus avancées. Quelques-
unes d'entre elles, dont la population passe inaperçue, comme Bugby, Tavistock (près Plimouth), Malvern (Worcestershire) ont adopté radicalement le nouveau système. Somme toute, le drainage privé suit le développement du
SURFACES COUVERTES OU PAVÉES.
85
drainage public, et tend comme lui à devenir général dans le royaume. 2° Drainage des eaux ordinaires.
L'extension aux villes d'une opération conçue surtout au point de vue agricole, est d'une date si récente que le rapporteur du Général Board of Health disait, il y a dix ans à peine : « Le drainage des eaux (ordinaires) est tellement négligé qu'il ressort des dernières enquêtes sanitaires que dans les districts urbains qu'on appelle drainés, les fondations des maisons sont constamment pénétrées par l'humidité du sol sur lequel elles sont bâties. » Ce n'est guère en effet que depuis cette époque que les applications se sont multipliées, et qu'on a proclamé la nécessité de drainer d'une manière systématique : o les maisons, les rues et autres surfaces couvertes ou pavées ; 2° les jardins, les parcs et autres lieux plantés, ainsi que les emplacements des cimetières ; 3° les terres entourant immédiatement les villes et formant ce qu'on a nommé la zone suburbaine, y compris les routes, fossés, cours d'eau à faible débit, etc. Ce deuxième mode de drainage a été jusqu'ici beaucoup moins pratiqué que l'autre. La législation ne l'a pas rendu obligatoire, et son adoption dans les viles n'a été que partielle.
Drainage des surfaces couvertes ou pavées. - 11 n'a eu lieu nulle part avec ensemble. Les maisons anciennes en sont dépourvues, si ce n'est dans quelques bas quartiers, comme près de la Fleet, à Londres, où un excès d'eau permanent exerçait de fâcheux effets sur la santé publique. On l'exécute, au contraire, assez fréquemment sous les maisons
nouvelles, surtout quand elles sont situées hors des villes ou à la limite de vastes surfaces découvertes. Tel est le cas de plusieurs quartiers neufs à l'ouest de Londres et d'une