Annales des Mines (1864, série 6, volume 5) [Image 123]

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SONDAGES EN ALGÉRIE.

enfoncée en suivant les progrès de l'avancement du trou de sonde.

Dans un rapport, en date du 5a avril 1862, nous avons évalué à 58. o oo francs la dépense à faire pour prolonger le sondage jusqu'à 5o o mètres de profondeur. Aussi avant d'en-

gager l'administration à se lancer dans une dépense aussi considérable, fallait-41 être à peu près certain du succès c'est malheureusement une certitude qui nous manque. Voici, en effet, quel est le résultat de nos longues études sur la constitution géologique du bassin du haut Chélif et de ses affluents en amont de Chabouniah, et les conséquences à déduire du sondage exécuté en ce point jusqu'à la profondeur de 58o mètres. A nos yeux, Chabouniah est de tous les points de la vallée du haut Chélif celui qui offre le plus de chances de fournir un volume considérable d'eau jaillissante, à la surface du sol. Nous ne pouvons évaluer ce volume au,dessous de celui qui a été trouvé à Mellath dans le bassin du Hodna, province de Constantine, où M. l'ingénieur Jus a fait jaillir une

source qui débitait à l'origine

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litres par seconde. Le

bassin du haut Chélif et de ses affluents, en amont de Cha-

bouniah, est de beaucoup plus considérable que celui de tout le Hodna,, dont le bassin hydrographique de Mellath n'est qu'une partie. Ainsi que nous avons eu l'occasion de le développer dans divers rapports, les eaux,qui tombent à la surface du terrain saharien, en amont de Chabouniah, forment mie immense patte d'oie qui remonte jusqu'au Djebel Amour au S.-0., et dans les montagnes de Tiaret au N.-E.; et toutes ces eaux viennent se concentrer dans une portion fort rétrécie de 24 kilomètres de largeur, comprise sous l'aplomb de Chabouniah, entre le terrain tertiaire moyen au nord et le terrain secondaire au sud. Dès lors, si l'on pouvait arriver sur la nappe souterraine formée par les eaux absorbées dans les parties hautes du bassin, on doit prévoir qu'on aura un succès magnifique.

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SONDAGES EN ALGÉRIE.

La succession des couches traversées au sondage de Cha-

bouniah et des fossiles ramenés au jour de diverses profondeurs, prouve qu'au-dessous de 'im,25 de terrain alluvien , on a trouvé 568'1,95 de terrain pliocène composé d'une alternance de couches marneuses ou argileuses imperméables et de couches sableuses perméables. Entre im,25 et 48-,5o, c'est-à-dire sur 57-,o5, il y a une alternance de marnes jaunâtres ou rougeâtres et de sables de mêmes cou1

leurs, qui rappellent par leurs facies les roches du bassin de l'Oued Rhir et de la partie la plus superficielle de la plaine du Ilodna. A 57 mètres environ au-dessous du sol, on a rencontré dans ce terrain une nappe ascendante qui débite environ io litres par minute et dont le niveau s'est arrêté à 5-09 en contre-bas du sol. Cette eau, peu agréable boire en raison de sa composition chimique, renfermait, le 7 novembre 1859, 71',326 de sels divers par kilogramme ;

malgré cela, elle était bien meilleure que les eaux d'infiltration remplissant le puits de service du sondage. Cellesci sont fortement salées au goût et tout à fait impotables. A la date du 7 novembre 1851, elles renfermaient 28, 731 de matières salines par kilogramme d'eau. En approfondissant le trou de sonde, la qualité de l'eau contenue dans les tubes de garantie s'est améliorée sensiblement. A la date du 15 mars 186o, cette eau ne renfermait plus que 5g,1818 de matières salines par litre, alors que le sondage était parvenu à la profondeur de 157m,63. Il est très-naturel d'expliquer le changement de qualité de l'eau du trou de sonde de Chabouniah par la rencontre de l'eau de diverses nappes ascendantes superposées ; et les variations,

légères il est vrai, du niveau de l'eau dans les tubes de retenue, viennent à l'appui de cette manière de voir. Du reste, la coupe du sondage amène aux mêmes conclusions.

En effet, sous les marnes très-grasses situées à 58-,4o viennent des marnes grisâtres ou bleu verdâtre avec cailloux roulés qui ont pu donner passage à des eaux souter-