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GRANDES MASSES D'AÉROLITHES
TROUVÉES DANS LE DÉSERT D'ATACAMA.
de diverses formes et grandeurs qu'on y voit disséminés sur un espace peu étendu s'y trouvent en telle abondance qu'on peut en ramasser 'facilement plus de 20 quintaux. Il doit en être ainsi, puisque les échantillons qui, malgré la distance et les grandes difficultés qu'on éprouve à voyager dans ce grand désert dépourvu d'eau, ont été apportés
jusqu'à présent, les échantillons que je possède, que j'ai vus et que je sais au pouvoir des amateurs de collections, ont au moins un quintal métrique de poids et leur nombre est très-considérable. En jetant un coup d'oeil sur la carte du docteur Philippi, où se trouvent les points que je viens de mentionner, c'est-
à-dire Imilae, le port de 'faite et la sierra del Chaco, on trouve cette dernière et Imilae à peu près sous le même méridien et à la même distance de. la côte. C'est à cette distance de la mer que le docteur Philippi signale des plaines très-vastes dans le système des Andes d'Atacama, des plateaux qui ont 1.5oo à 2.000 mètres d'altitude et des grandes masses de trachyte, roche qui est assez rare vers le midi, sous des latitudes comprises entre les parallèles de Copiapo et d'Aconcague (27.-52° L. S.). Figure, poids et aspect extérieurs des aérolithes.
- Parmi
les échantillons que j'ai eu l'occasion de voir et d'examiner, je dois distinguer les aérolithes entiers et les fragments
ou morceaux brisés, qui peut-être ont été brisés sur le terrain même, vu l'état de décomposition dans lequel ils
se trouvent. Les premiers ou les blocs entiers ont des formes irrégulières, aux angles et arêtes arrondis, se rapprochant plutôt de figures sphéroïdales que d'ellipsoïdes ou de formes pyramidales et prismatiques (*). Tous ces blocs, gros ou petits, sont à surfaces inégales, (*) La seule exception que je puisse citer est l'aérolithe que j'envoie pour l'École des mines et dont je parierai plus tard.
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un peu raboteuses, rudes au toucher, mais ils ne sont jamais poreux ou caverneux comme le fer météorique de Imilae. Ils ne sont pas couverts de cette croûte noire ou. noirâtre qui recouvre ordinairement les aérolithes. Ils sont à l'extérieur d'un brun foncé noirâtre, portant des taches ocracées qui proviennent de l'oxydation de la masse ou plutôt de l'oxygénation du sulfure dont ils sont pénétrés : on y remarque même des parties minces irrégulières qui se détachent par plaques, à cause de l'oxydation qui pénètre et se propage dans l'intérieur des morceaux. A côté de ces taches hydroxydées, il existe cependant des parties à surfaces unies, plus dures et noires, présentant parfois un peu d'éclat résineux, faible. C'est de ces parties de la surface que sortent ordinairement de l'intérieur de l'aérolithe des grains fort irréguliers de fer métallique malléable, aux angles et arêtes émoussés, et sur quelques points on voit ce fer s'étendre à la surface en forme de lames minces. La superficie des grains est toujours noire, sans éclat, comme celle du fer de Imilae, et si quelques-uns de ces grains qui sont plus saillants se trouvent fortement aplatis et luisants, on l'attribue au frottement que ces pierres ont dû éprouver dans le transport. Mais indépendamment de ces taches ocracées et des parties plus dures et plus noires de la surface, on y remarque des pointes et des petites taches grenues ou lamellaires jaunâtres ou d'un noir plus luisant que le reste. Nous verrons que c'est le péridot qui a éprouvé un certain effet de l' action de l'air. Le plus gros bloc de cet aérolithe que je possède, et qui ne présente aucune trace de fracture à sa surface, pèse plus de 20 kilogrammes. Il n'est allongé ni aplati dans aucun sens ; seulement il est d'un côté terminé par une face un peu plus étendue que les autres et un peu plus distincte, quoique très-inégale et aux arêtes moins émoussées, comme si de ce côté ce bloc eût été détaché d'une masse plus con-