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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE DE CONCENTRATION
A SÉRAUCOURT (AISNE).
pane suspendue à une vis, comme celui précédemment décrit pour le premier serpentin, est placé à l'entrée du serpentin de la seconde chaudière; on le ferme assez souvent, par exemple lorsqu'on vient de remplir la première chaudière, mais on nefieut jamais le
fermer complètement; il existe sur la vis avec laquelle on manoeuvre la soupape un point d'arrêt tel que celle-ci s'arrête à un ou à un demi-centimètre de son siège. en sorte qu'il y a toujours .un petit passage ouvert à la vapeur. Quelquefois la première chaudière, fonctionne seule; dans ce cas, on ouvre un robinet qui se
trouve sur le vase intermédiaire dit de sûreté et l'on ferme celui du serpentin de la deuxième chaudière. L'appareil à double effet chez M. Théry est placé sous la conduite
d'un contre-maître spécial ; il donne ses ordres à deux ouvriers, l'un chargé de la première chaudière, l'autre de la deuxième. Ceux-ci ouvrent et ferment les robinets d'admission de vapeur dans es serpentins et règlent l'introduction des jus ; leur rôle est d'exécuter fidèlement les instructions qu'il leur donne. Ce point est important à noter. Maintenant , que nous avons décrit l'appareil, il nous sera facile -de faire comprendre ce qui a amené l'explosion. Celle-ci a été causée évidemment par la pression qui existait dans l'intérieur de la chaudière. Évidemment aussi cette pression ne pouvait en aucun cas dépasser celle des générateurs. Quelle était cette dernière? Il arrive souvent que les générateurs des fabriques de sucre ne sont pas surveillés par les chefs d'établissement; que les chauffeurs surchargent les soupapes et que la pression dépasse le maximum légal. L'examen des générateurs auxquels l'ingénieur soussigné s'est livré n'autorise, dans le cas actuel, aucune supposition de ce genre. Les générateurs sont en bon état, tous sont timbrés, les soupapes ont été réglées dans le courant de l'année par le gardemines et rien n'indique que la pression ait pu dépasser 5 atmosphères.
Nous devons donc admettre qu'au moment de l'accident la pression de la vapeur dans les générateurs était comprise entre 4 /2 et 5 atmosphères, soit 5 au maximum. Quelle pensait être maintenant la pression dans l'intérieur de la chaudière à concentrer le jus ? 11 résulte des dépositions des ouvriers qu'a 6 heures 5/4 on avait introduit du jus dans la chaudière; les robinets des serpentins des deux chaudières étaient alors fermés. L'ouvrier préposé à la conduite de la première chaudière,
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qui est un jeune homme de quinze ans environ, reconnaît avoir alors ouvert le robinet d'admission sans avoir reçu l'ordre du contre-maître : d'autre part, l'ouvrier préposé à la conduite de la deuxième chaudière déclare n'avoir pas ouvert le robinet d'admission dans le serpentin de celle ci, l'ordre ne lui en ayant pas été donné.. Tous deux déclarent que le robinet du vase intermédiaire permettant à la vapeur de s'échapper à l'ab' lorsqu'on l'ouvre était resté fermé.. Ainsi, il est prouvé que pendant une heure, de 6 h.5/4
à 7 h. 5/4, la vapeur produite dans la première chaudière n'avait d'autre issue que la faible ouverture qui existait au-dessous de la soupape de robinet du deuxième serpentin quand elle était abaissée. Les deux ouvriers préposés à la conduite des chaudières ont été relevés de leur poste quelques minutes avant l'accident et ont ainsi échappé à la mort ; ceux qui les ont remplacé ont péri. Le contre-maître lui-même a été tué. On peut se demander si le robinet du deuxième serpentin n'avait pas été ouvert par l'ouvrier nouvellement arrivé quelques instants avant l'accident. Tout doute à cet égard est levé:par- la déposition (le deux ouvriers de la fabrique qui ont déclaré êa'e venus voir, aussitôt qu'on est entré dans l'usine, après l'explo.don, si le robinet du serpentin de la deuxième chaudière était ouvert; ils l'ont trouvé fermé ; celui du vase de sûreté 'intermédiaire l'était également. 11 est donc parfaitement établi que pendant une heure: i." La vapeur a circulé dans la» serpentine dela première chaudière; 2" Que la vapeur dégagée par le jus bouillant n'avait d'autre issue (pie la faible ouverture qui restait quand la soupape fermant l'accès du deuxième serpentin était abaissée. L'ingénieur soussigné a fait démonter le robinet du deuxième serpentin ; son diamètre est de o'°,12; celui du tuyau dans lequel elle se meut est de o-,14 ; le jeu, quand la soupape est abaissée, est de o,o environ. Il a été impossible d'apprécier exactement le passage resté libre : mais il est certainement très-faible et tout à fait insuffisant pour la quantité de vapeur produite dans un vase dont la sealon est de 4',52 Il est donc très-probable, pour ne pas dire certain. que la pression s'est élevée graduellement dans l'intérieur de la première chaudière jusqu'à 4 atm. i/s au moins et peut-être 5. Cette pression suffisait-elle pour produire la rupture? C'est ce que nous allons examiner. D'après M. Morin (Aide-mémoire mécanique pratique, h° édit., page 384) pour un cylindre de 2',4o de diamètre et une presssion