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REVUE DE GÉOLOGIE. 480 lèvement ou bien un mouvement d'élévation de tout le pays a pu déterminer la direction suivant laquelle la solution de continuité a eu lieu. Comme nous l'avons vu précédemment. elle court généralement de l'Est à l'Ouest et cette direction est aussi celle que suit la ligne de partage des eaux dans toute la région où l'on exploite
le plomb.
Les fentes, formées comme on vient de l'expliquer, ont ensuite
été remplies par des dissolutions métalliques qui y ont déposé des sulfures de plomb, de zinc et de fer; mais ces. dissolutions ont-elles été introduites par en haut ou bien au contraire par en bas ? M. Whitney n'hésite pas à admettre que dans les gîtes métallifères du ilaut-Mississipi, elles venaient par en haut; et il motive cette opinion par des preuves qui nous paraissent bien concluantes. i° D'abord, les fentes traversant la dolomie ne se retrouvent pas
dans les roches sous-jacentes ; c'est seulement dans une ou deux circonstances qu'on a rencontré des fentes métallifères ayant quelques pouces d'épaisseur et traversant le grès inférieur au calcaire bleu (bine limestone). Cependant, dans la région où l'on exploite le plomb, ce grès se montre bien à jour et peut facilement s'explorer sur la plus grande partie de son épaisseur. Comment expliquer alors que les dissolutions métalliques aient traversé le grès sans y laisser des traces de leur passage ? Maintenant la dolomie inférieure au grès (lower maynesian limcstone) se présente avec les mêmes caractères minéralogiques que la dolomie métallifère, et, malgré cela, l'on n'y retrouve pas non plus
la continuation des veines exploitables; un peu de minerai disséminé dans des fissures très Irrégulières se rencontre seul emen L dans ses bancs supérieurs. Remarquons aussi que dans la région du Mis-
sissipi dans laquelle on exploite le plomb, il n'existe pas de dykes de roches ignées ou éruptives et que les couches ont été très-peu dérangées depuis leur dépôt. D'après ce premier ensemble de faits, on ne peut donc guère supposer que le remplissage des fentes métallifères ait eu lieu par le bas. Mais il est facile d'en citer d'autres qui ne sont plus simplement négatifs comme les précédents et qui fournissent des preuves plus directes. En effet, à Seven Lode, près de Dubuque, M. Wh i t tl e se y a dé-
crit une grande caverne rectangulaire à la partie supérieure de laquelle pendait de la galène bien cristallisée et recouverte de plomb carbonaté, tandis qu'a sa partie inférieure on trouvait de la galène disséminée dans un détritus argileux. Ce mode de gisement indique bien visiblement que la galène doit être venue par le haut.
OGÉSIL
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A Mill% Lode, à ilazle Green, on a observé des amas importants de
minerais ayant la forme de selles, et la galène se montre beaucoup plus pure à la partie supérieure que dans les ramifications inférieures.
En outre, de grandes cavités, comme celles signalées par le D' 0 tv en, à la colline du Vinaigre, ont été complétement tapissées par des cristaux de galène.
D'un autre côté, il est facile de reconnaître que le minerai de plomb du Haut-Mississipi s'est formé par voie humide. Car on s'ac-
corde généralement à attribuer cette origine aux sulfures métalliques que nous offre la nature, et l'on sait avec quelle facilité ils peuvent s'obtenir dans le laboratoire. De plus, il est des faits qui seraient absolument inexplicables dans toute autre hypothèse; quelquefois, par exemple, la galène forme des stalagmites bien caractérisés, comme l'on en peut voir à la collection Wheatley au collége de l'Union. Il paraît même, d'après les mineurs, que les stalagmites présentent dans certains cas des couches alternantes de galène et de chaux carbonatée. Ajoutons que des fossiles peuvent être pseudomorphosés par de la galène et qu'ils le sont surtout trèsfréquemment par des pyrites. L'ensemble de ces faits montre donc
bien que les fentes n'ont pas été remplies par le bas et que le minerai n'a pas été introduit à l'état de fusion ou de sublimation. Quel est alors l'agent qui a formé ce minerai du Haut-Mississipi dans les couches où on l'exploite? M. Whitney pense que c'est l'hydrogène sulfuré et voici comment il justifie cette hypothèse. Il admet que la mer dans laquelle se sont déposées les couches métallifères pouvait contenir des sels métalliques de plomb, de zinc, de fer. Une variante de cette hypothèse consisterait à supposer que ces couches ont été imprégnées par des infiltrations d'eaux chargées de sels métalliques que de l'hydrogène sulfuré a ensuite précipités à l'état de sulfures. On sait d'ailleurs que les terrains paléozoïques, et particulièrement le silurien inférieur, donnent lieu à des exploitations métallifères qui sont à la fois très-importantes et très-variées; il y en a non-seulement dans les couches qui sont restées sans altération comme dans les États de l'Ouest, mais encore dans celles qui ont été métamorphosées. D'après M. Whitney, on observerait dans le Nord-Ouest de l'Amérique une relation évidente entre l'abondance du minerai et le développement de la vie organique. Ainsi, le grès de Postdam n'y contient pas de plomb, ni de zinc et très-peu de fer ou de cuivre; ces minerais sont d'ailleurs à l'état d'oxydes. D'un autre côté, le calcaire bleu (blue limestone) renferme des gisements importants de
minerais qui sont à l'état de sulfures, et leur présence coïncide