Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
252
DU HODNA ET DU SAHARA.
VOYAGE DANS LES BASSINS
-par seconde d'une eau à la température de 26°,35. D'autres
sources émergent sur les deux rives du ravin d'Oumach -qui produit en somme un cours d'eau dont le débit est de -217 litres à la seconde. A l'ouest d'Oumach, les sources de Bou Chagroun émer-
gent du terrain crétacé à la température de 25° à 25°,53,
avec un débit total d'environ ioo litres par seconde, et pénètrent immédiatemens dans le terrain saharien. Auprès de Zaatcha, les sources d'el Meïda sortent d'entre
les strates du calcaire nummulitique à la température de ,25°,8o et débitent ioo litres environ par seconde. Elles sont utilisées immédiatement pour l'irrigation des jardins de palmiers situés dans le terrain saharien. Dans l'oasis de Tolga, au milieu du terrain saharien, deux sources jaillissantes voisines débitent ensemble 5o litres environ par sev)nde à la température de 19°,50. A l'extrémité sud de l'oasis de Lichana, les sources d'el Méïda se sont grossies de nouveaux affluents et produisent un magnifique cours d'eau débitant Soo litres environ par seconde à 21 degrés. Les sources qui alimentent l'oasis de Melilli sortent du terrain saharien et produisent un cours d'eau dont le débit est de 2 oo litres par seconde. Les sources considérables qui émergent dans le terrain saharien du Zab occidental ne peuvent être fournies par les
eaux de pluies qui tombent dans l'espace très-restreint compris entre les bouillons de ces sources et le pied des montagnes crétacées qui limitent au nord le bassin saharien; la quantité d'eau qui tombe annuellement est en effet très-faible, et le bassin hydrographique gui la reçoit est tout à fait insignifiant. La température élevée de certaines sources sortant du terrain saharien montre qu'elles viennent d'une assez grande profondeur. Leur alimentation est assurée par les belles sources sortant des divers étages du terrain crétacé, sources dont les unes arrivent directement
jusqu'au jour, et dont les autres passent souterrainement du terrain crétacé dans le terrain -saharien. L'existence de nappes souterraines considérables dans le terrain crétacé de la province de Constantine est un fait remarquable et qui se comprend, du reste, quand on songe à la grande quantité d'eau de pluies ou de neige qui tombe d'ordinaire chaque année dans cette province. On sait qu'année moyenne il tombe environ lm,6o d'eau de pluie, soit deux fois plus d'eau à Constantine qu'a Alger. Ces nappes souterraines pourront probablement être ramenées au jour par des sondages en divers points de la province de Con' stantine. Je citerai la plaine du Dayat, au sud de Hodna, et
la grande plaine qui s'étend à l'ouest d'el Outaïa. Les nappes souterraines qui passent par-dessous la plaine d'el
Outaïa se redressent au sud de cette plaine et viennent affleurer en certains points de la lisière sud du Tell. Ce sont elles qui alimentent les belles sources du Zab occidental et
qui contribuent en très-grande partie à l'alimentation des .nappes souterraines de l'oued Bhir.
D'el Faïd, je me suis dirigé à l'ouest vers Tahir Rashou, première étape de la route de Biskra à Tuggurt. On a exécuté à Tallit: Rashou un sondage de 102 mètres qui n'a pas donné d'eau jaillissante ; mais il est probable qu'on en eût obtenu à une profondeur plus considérable. En effet, les
terres de culture de Tahir Rashou sont arrosées par des sources qui émergent à deux lieues en aval de Biskra, dans le lit même de l'oued Biskra; plusieurs de ces sources dont
le débit total est considérable et s'élève à '5oo litres environ, auprès de Tahir Rashou, sont de véritables sources thermales dont la température varie de 25°,5o à 27°,55. Il est donc probable qu'en allant assez bas à Tahir Rashou, on tomberait sur la nappe qui alimente une partie des sources de Ras el Aïoun; un puits de 200 à 250 mètres serait sans doute suffisant.
De Tallit. Rashou à Tougourt, où je suis arrivé le 14 avril, TomE VEI, 1805.